Ben Bernanke vient de déclarer ici : «Il est nécessaire de durcir les exigences non seulement pour assurer la stabilité des institutions individuellement et du système financier dans son ensemble, mais aussi pour réduire les incitations poussant les sociétés financières à devenir très grandes de manière a être perçues comme trop grosses pour pouvoir faire faillite».
C’est une approche très intéressante, qui rejoint la position des libéraux. En effet ceux-ci sont pour la concurrence, et pour que le marché puisse faire des choix appropriés. Or, il n’y a plus ni concurrence ni choix quand il y a un monopole, et pire, un monopole critique, tel celui qui est constitué par une institution financière trop importante pour que sa faillite éventuelle puisse faire basculer toute l’économie, est en soi porteur d’un risque qui brouille toute notion de choix. Il n’y a plus de choix dans ce cas, il y a la nécessité de soutenir un tel monstre quand il vacille, l’alternative étant que tout sombre avec lui…
Cette révolution serait celle de la taille moyenne, et de la mise en place d’un espace concurrentiel préservé, permettant de facto le choix, l’arbitrage, et la sanction du marché, tout en permettant aux Banques de s’adapter plus rapidement aux changements nécessaires, s’il s’avérait par exemple que les risques pris par elle étaient jugés trop grands.
Cela signifie de façon plus générale, qu’étant donné un espace économique, financier ou autre, la libre concurrence ne peut s’établir correctement que si plusieurs sociétés de taille comparables peuvent s’y établir. Que donc de façon plus profonde encore, il deviendrait nécessaire que le régulateur évalue la taille globale d’un marché, avant même que celle-ci ne soit atteinte, et qu’il en déduise alors la taille maximale des sociétés pouvant y avoir un rôle, en permettant alors la double nécessité d’une activité concurrentielle (suffisamment d’acteurs indépendants), et d’une absence de monopôle (donc trouver des limites à la taille de ces mêmes acteurs, empêchant l’installation d’un monopole).
Ca rappelle furieusement le problème de la crise du Lait en Europe vous ne trouvez pas ?! 🙂