C’est alors que la seconde guerre mondiale n’était pas encore finie mais que les vainqueurs en connaissaient l’issue inéluctable que la célébrissime conférence de Yalta pris place entre le Royaume Uni, les Etats-Unis et l’URSS.
Acta est une conférence du même type qui commence à peine à être connue. Il s’agit d’un accord international sur les droits de propriété intellectuelles, négocié en secret, et hors de tout contrôle démocratique. Le Parlement européen a récemment menacé d’intenter une action devant la Cour européenne de justice pour être privé de contrôle démocratique sur ces discussions.
Mais le parlement Européen ne se préoccupe pas de Bâle III. Après la disparition de l’Etalon Or en 1971, Bâle I avait fixé les premières règles nouvelles formalisées concernant la création monétaire en 1988, puis en 2004, Bâle II instaurait la deuxième version de ces règles.
Bâle III en cours de négociation, non seulement ne fait l’objet que d’articles sporadiques, très incomplets, et surtout d’une absence de débat démocratique, où les banquiers visés par ces nouvelles règles sont partie prenante de leur élaboration (ou comment se faire justice soi même). C’est ainsi qu’on apprend de façon parfaitement péremptoire que les accords seront publiés fin 2010, et devront être adoptés d’ici 2013. Qui sont ces gens qui prétendent nous gouverner ? Les parlements nationaux ou européens sont parfaitement muets à ce sujet.
D’ailleurs c’est bien simple, l’opacité est si forte que Wikipedia est totalement muet au sujet de Bâle III. Ce ne sont pas nos courageux “représentants démocratiques” à 47% de votants qui lanceront le débat, évidemment, leur objectif n’a jamais été de servir la démocratie.
Pourtant le risque monétaire est central et le coeur même de cette crise, qui menace de voir exploser la zone Euro, avec soit l’exclusion des derniers de la classe, soit pourquoi pas l’exclusion inattendue du PREMIER de la classe, l’Allemagne, qui commence à être dénoncée pour la jouer solo.
Ces accords sur une nouvelle définition des règles de création monétaires, restent basés sur une monnaie reflétant la “valeur existante” pour l’essentiel, au sens de ce qui n’est pas marchand ne participe pas de la valeur finale des produits, ou que participer à l’élaboration intellectuelle des produits ou des organisations sans échange marchand ne serait pas une valeur. Cela revient à ne pas valoriser le langage, le code informatique, les concepts, les process, les théories, dans la mesure où, de par la volonté de leurs auteurs, ils sont donnés. Le don est pris, dans sa totalité, et rien n’est donné en retour, jusqu’à ce que le donneur meure, ou se résigne à cesser son activité.
C’est un combat entre l’économie du don, et celle de la propriété, qui n’ont pas pour essence les mêmes règles d’échange de valeur possibles.
La crise que nous vivons est non seulement une conséquence d’une création monétaire débridée, centrale, basée sur des règles spoliatrices par rapport à l’échange de valeur individuelle, générationnelle et locale (cf Dividende Universel), mais aussi celle d’une monnaie totalement non adaptée à cette économie nouvelle : l’explosion d’internet et de l’apparition d’une forme d’économie immatérielle “abontante” (la duplication d’un fichier coûte zéro) très différente de l’économie matérielle (dupliquer une maison coûte cher),
Ces deux économies sont interdépendantes, la création d’un modèle open source à coût de duplication zéro peut donner lieu au design, à l’automatisation, et à l’organisation de la production et la vente de biens matériels à coûts de duplication élevé. Mais leur mode de financement ne peut pas être basé sur la même monnaie. La monnaie en vigueur, basée sur la valeur matérielle, rare, et à coût de duplication élevé, n’est pas adaptée à la deuxième, qui crée des valeurs immatérielles à coût de duplication nul. Une valeur très souvent collaborative où la notion de propriété devient évanescente pour ne pas dire “globale”.
Il s’agit bien pourtant de valeur, dont l’apport réduit de façon très importante les coûts de développement de process, de recherche, de protection intellectuelle, et tous les coûts afférents quand par exemple une entreprise utilise des produits Open Source, Open Content, (il existe par exemple désormais des modèles d’automobiles voire même des bières open source). Seule une monnaie à dividende universel permettrait de valoriser cet apport non propriétaire à la richesse commune, permettant à ceux qui produisent cette valeur d’avoir leur part des produits matériels qui bénéficient à court moyen ou long terme de cet apport non chiffrable en soi, mais dont l’effet est bien visible dans le prix final des produits “rares”.
Il existe pourtant d’autres voix à la seule redéfinition de la monnaie “valeur propriétaire”:
– L’ajout d’une règle de création monétaire “Dividende Universel” qui rétribuerait la part de création individuellement non estimable, mais globalement évidente, apportée par chacun, et non marchande parce que multipliée à coût zéro.
– L’existence simultanée de monnaies communautaires à plusieurs niveaux d’organisation (exemple géographique : Régions – Nations – Zones Economiques internationales, exemples communautaires non géographique : support informatique libre, formation libre, communautés de définition de process, de définition de produits …), qui protègeraient ces organisations des flux de capitaux sortants, qui provoquent des assèchements monétaires violents comme la crise 2000 – 2010.
– La création de règles de transferts entre monnaies communautaires.
– La contractualisation individuelle pour l’adhésion à une monnaie, en fonction de ses projets de vie et de création.
– Le développement de systèmes de transferts monétaires à coût zéro. On ne voit pas pourquoi la duplication d’information coûte zéro sur internet, quand elle est est taxée à 1%, 2%, jusqu’à 30% pour des petits montants par les systèmes de transaction monopolistiques tenus par les Banques ou comme PayPal. Les Banques sont avec les Etats les seuls organismes parasitaires à prélever une taxe sur toute l’économie sans participer explicitement à la création de valeur, mais par le seul fait qu’ils détiennent le monopôle de l’information “monnaie”.
…etc…etc…
Bâle III n’envisage pas ces notions, et est à l’économie ce que Windows 98 était à l’informatique, le dernier soubresaut d’un système monétaire unique et monopolistique avant le déploiement universel des solutions informatiques alternatives. Déjà des entreprises, des organisations humaines multiples et variées planchent sur la création de leurs propres monnaies.
Il ne faudrait pas alors que le Dictat tente d’étouffer cet aspiration à la liberté, parce que là, nous vivrions alors une révolution mondiale unique dont le chaos serait historiquement incomparable.
Bien dit!
Merci de mettre en lumière encore une fois toutes ces prises de décisions non démocratique.
En 2 mots: le système monétaire n’est plus adapté, n’est plus contrôlé et techniquement cela ne représente plus aucuune difficulté de gérer sa propre monnaie. Le reste c’est de l’organisation et des discussions selon ce que nous voulons faire avec ces nouvelles monnaies..
ABSURDITE, que de confusions on commet en ton nom!
A chacun sa monnaie, des dividendes “non évaluables”,la propriété “évanescente”…. retour vers MAO + le moyen âge avec une petite couche de “jeunisme” par dessus?
Car tous ces anglicismes qui font “sérieux”: voiture et biere en “open source” , autrement dit à fabriquer soi même (comme les meubles d’IKEA, ne pas confondre avec un open bar ) et le tout enrobé de Bâle III , style “je suis à la pointe de l’actualité”, tout ça fait doucement sourire les vrais financiers.
Populisme et démagogie pour étudiants de 1° année?
Ce commentaire a été supprimé par l’auteur.