Notre génération doit redéfinir la monnaie

Il ne fait aucun doute qu’un nombre grandissant de nos concitoyens prend conscience peu à peu du problème monétaire. C’est le système monétaire (et pas “financier”) qui est la cause des crises “systémiques”, parce que les axiomes et le paradigme sur lesquels il est fondé sont devenus obsolètes. Après Nicolas Dupont-Aignant, c’est au tour de Marine Le Pen de prendre le sujet à bras le corps, et il me semble donc, qu’il n’est que plus urgent que le monde politique, et que nos concitoyens considèrent ce problème fondamental comme prioritaire, sous peine de se le voir confisquer et de rater le seul véritable train de réforme qui vaille. On notera aussi la position du PCD, dans cette interview où Franck Margain défend le Dividende Universel.

Si au XIXème siècle l’expansion des monnaies fiduciaires s’est réalisée, c’est bien parce que, du fait de la révolution industrielle des grands patrons leaders de grandes industries, ont dû mettre en place des systèmes productifs nécessitant des milliers de salariés. Avec un tel développement, un système pyramidal où le crédit était alloué à ces industriels peu nombreux, faisant travailler des milliers de citoyens sur des plans de développement massifs était justifié.

Ce modèle, s’il a perduré en se transformant tout le long du XXème siècle, n’est plus valable aujourd’hui. En 2010 80% de la population est comparativement bien plus fortement éduquée, et en mesure de produire des biens et des services innovants sur des bases bien plus réduites, voire totalement individuelles. De ce point de vue l’explosion en France du nombre d’auto-entrepreneurs est significatif. On notera entre autres exemples, l’édition individualisée que met en place Thierry Crouzet pour son dernier ouvrage “la tune dans le caniveau“, qui démontre que le citoyen producteur n’a plus besoin que son semblable lui explique comment produire ce qu’il sait parfaitement faire tout seul.

Ce phénomène d’individuation de la production de biens et de services est d’autant plus explosif qu’internet propose un modèle d’interaction interpersonnel de “pair à pair”, avec un accès individuel au marché dans une dimension sans commune mesure dans l’histoire. En 2010 plus encore que dans les années 70 ou 80 où les premières “start up” à succès préfiguraient cette évolution, tout citoyen peut créer un bien ou service innovant non plus “dans son garage” mais “dans son salon”.

Le système monétaire existant, n’est pas du tout “taillé” pour cette individuation des échanges ! Hors le financement de très grandes structures, sur des grands projets identifiés, rien de sérieux n’existe concernant la production et les échanges individualisés, et symétriques.

Or redéfinir un système, revient à redéfinir préalablement les axiomes fondamentaux dont il découle. C’est bien de cela dont il s’agit, et sur quoi il faut se mettre d’accord. Non plus seulement pour “nous” au sens où, l’expérience étant ce qu’elle est, nous devons éviter de refaire l’erreur de nos ancêtres, qui a été d’omettre la part de monnaie qui doit revenir à toutes les générations qui nous suivront, parce que dans le cas contraire, les “guerres des monnaies” de 1929 – 1945, 1973 – 1981, et 2008 – …, continueront à rappeler aux hommes que les générations qui les suivent n’ont pas à subir les choix respectables, mais toujours arbitraires des générations qui les ont précédées.

Aussi il me semble plus qu’évident que le “principe de relativité” doit être un des principes fondamentaux qui doit régir la construction d’une monnaie, dans le sens où “la monnaie, en tant que code qui régit les échanges économiques, doit être autant que possible indépendante du référentiel choisi pour son émission”. Cela fait maintenant 95 ans qu’Albert Einstein a posé ce principe fondateur de toute la science moderne, qui a permis la modélisation du Big Bang, des trous noirs, de l’expansion de l’Univers, des voyages spatiaux, des satellites, du GPS… Il est plus que temps de le prendre en considération pour l’économie !

La relativité générale a posé les bases de la compréhension de l’expansion de l’univers

Ce principe implique après des considérations de symétrie simples, que le Dividende Universel constitue la base de toute monnaie équitable dans une économie à productions et échanges individualisés.

La monnaie est comparable à l’espace en expansion, c’est à la fois ce qui permet la mesure de l’économie et ce qui permet aux valeurs de s’échanger, tout comme l’espace est à la fois ce qui permet la mesure des distances, et ce qui permet aux objets physiques de changer de place. La Relativité implique un espace en expansion “partout” tout comme une monnaie relativiste implique qu’elle soit en expansion “partout” et donc basée sur un Dividende Universel (la constante de Hubble est bien “constante” partout…).

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(6 commentaires)

  1. Ca veut dire que pour faire quelque chose sur la monnaie, il faut d’abord se mettre d’accord sur les principes axiomatiques que l’on veut utiliser.

    Et justement pas de faire les choses, pour en expliquer les fondements ensuite. On commence par les fondations.

  2. Encore une question bête :

    Pourquoi faut il que la monnaie soit en expansion ?

    Pourquoi diable faudrait il qu’elle soit en expansion ?

    Pourquoi faire au ” JEU ” économique …

    Je vous donne mon avis : ce jeu là est terminé

    Une forme de dividende dans une société d’abondance , c’est plausible

    Mais l’expansion économique , n’est la que pour permettre l’illusion d’un combat capitaliste et chauvin entre monnaie

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_de_l'abondance

  3. @Eric

    C’est simplement à la fois la réalité expérimentalement vérifiable, ainsi que l’implication du principe de la relativité.

    C’est la même raison qui fait que l’Univers est en expansion, il n’y a pas de “pourquoi”, c’est ainsi. Et c’est ce qui permet à chaque génération de participer équitablement à la création monétaire. Ca se fait de façon volontaire, ou forcée, selon qu’on l’accepte ou pas.

  4. Le principe mérite d’être étayé de façon à être compréhensible pour le plus grand nombre (ceux qui ne connaissent rien aux mécanismes monétaires en vigueur)
    Mais les références aux personnes citées qui sont très brouillonnes n’amènent rien (des plus ou moins joyeux trublions du type tea party made in here)

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