Quel montant pour le revenu de base ?

La Théorie Relative de la Monnaie définit les libertés économiques de produire et d’échanger, comme étant fondamentales. La monnaie, comme outil d’échange universel, doit alors intégrer ces libertés, permettant ainsi aux citoyens de la zone économique de pouvoir les exercer.

La TRM met en lumière par ailleurs que l’homme a une durée de vie limitée (d’espérance de vie moyenne “ev”), et que donc l’accès à l’outil d’échange universel qu’est la monnaie, s’il ne saurait être ni asymétrique ni arbitraire dans son mode d’émission instantané, ne saurait non plus être ni asymétrique ni arbitraire dans sa relation aux générations successives.

Cela signifie que la part de monnaie allouée à une génération donnée, ne saurait en aucun cas différer de celle allouée aux générations précédentes ou suivantes.

Cela semble poser un problème insurmontable en première analyse. En effet on peut se dire, tel le fameux paradoxe d’Achille et la Tortue, que la monnaie M(t) présente étant donnée, bien qu’on crée de la monnaie pour la génération suivante, on a alors une quantité de monnaie M(t+ev) très supérieure à M(t) générant une inflation soudaine insoutenable !

Achille
(wikimedia commons)

Mais le calcul différentiel mis au point il y a 400 ans par Newton et Leibnitz, résoud le paradoxe d’Achile et la Tortue en expliquant qu’une somme infinie de termes de plus en plus petits peut converger vers une valeur finie. Et par extension de cette trouvaille géniale c’est le calcul différentiel qui nous donne la solution !

En effet, pour que la quantité de monnaie créée soit relativement stable dans le temps il faut que :

dm / m = c

Une équation différentielle simple qui implique la classe de solutions :

m(t) = m(0).ect

Gottfried Wilhelm Leibniz
(wikimedia commons)

Cette solution ne surprendra aucun économiste, mathématicien, ou physicien, et ne doit pas vous surprendre. On sait depuis longtemps déjà que la masse monétaire croît sur le long terme à un rythme faible mais soutenu. Mais par contre si l’on a estimé le taux moyen de sa croissance sur le long terme par la mesure expérimentale, seule la Théorie Relative de la Monnaie en donne une explication théorique basée sur l’espérance de vie humaine, mais aussi en donne le seul moyen justifié : le Revenu de Base, moyen très loin d’être appliqué par des politiques ne respectant aucunement la liberté individuelle !

Il est une chose que de justifier l’augmentation de la masse monétaire via la “croissance” de l’économie, et une autre que d’APPLIQUER cette augmentation de la masse monétaire à des choix centralisés et arbitraires plutôt que par des règles symétriques, respectant la liberté individuelle et la Souveraineté Citoyenne !

La TRM va donc encore plus loin, parce qu’elle démontre qu’aucune création monétaire ne peut se justifier que si elle est basée sur le Citoyen Libre et Souverain de sa Zone Economique. Théorème (démontré via le modèle des 3 producteurs spatio-temporels) par ailleurs très proche dans ses fondements de la clause lockéenne.

Mais alors, étant donné la forme que prend l’expansion de la masse monétaire, quel rapport y-a-t-il avec l’espérance de vie ? Nous devons appliquer le principe de relativité. La création de monnaie doit être indépendante des générations. Chaque génération doit se voir créditer d’un accès égal à l’outil monétaire. Chaque nouveau Citoyen n’est pas plus mais pas moins propriétaire de sa zone économique que les anciens Citoyens.

Aussi nous devons donc avoir une quantité de monnaie créée par génération qui soit relativement constante :

[m(t+ev) – m(t)] / m(t+ev) = 99%
soit
[ec(t+ev) – ect ] / ec(t+ev) = 99%

On ne peut pas atteindre 1 puisqu’on crée toujours une monnaie sur une base existante, mais on doit l’approcher d’aussi près que possible puisque la génération précédente n’étant plus présente, la monnaie se doit d’avoir été émise pour la génération en place.

Comme par ailleurs on se doit d’éviter une expansion trop rapide de la masse monétaire qui ferait perdre sa valeur instantanée à la monnaie, on se doit de choisir un nombre proche de 1 qui concilie les deux contraintes. 99% répond à cet objectif.

Ceci implique alors que

c = ln (100) / ev

Ce qui pour une expérience de vie ev de 80 ans nous donne c = 5,75 % / an.

Le Dividende Universel doit être donc de 5,75% / an de la masse monétaire. Mais par ailleurs la monnaie circule (change de main) environ 3 fois en moyenne dans l’année, constituant ainsi le PIB qui mesure les échanges effectivement réalisés à l’aide de l’outil universel. Le Revenu de Base sera donc un multiple par 3 du Dividende Universel.

Pour la zone Euro constituée par 330 millions de citoyens, 10 000 milliards d’euros de masse monétaire M3, on obtient un Revenu de Base revenant de droit à tout Citoyen de 400 € / mois / Citoyen, indexé sur la masse monétaire.

Aux USA le même calcul nous donne un Revenu de Base de 600 $ / Mois / Citoyen.

On peut légèrement changer les paramètres de calcul, tant qu’on reste dans le principe de relativité. Ainsi on peut choisir la demi-espérance de vie comme base de création monétaire, ou choisir 90% au lieu de 99%. Mais en restant compatible avec les principes d’égalité entre les générations, on trouvera un Dividende Universel variant entre des bornes extrêmes de 3% / an et 12% / an.

On aura donc un Revenu de Base moitié moindre ou double de celui calculé ici, ce qui donne une fourchette en euros de 200 € à 800 € / mois comme le propose le SPD pour une espérance de vie de 80 ans.

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(10 commentaires)

  1. Tu dis ici (ainsi que dans la TRM) que le PIB vaut environ 3 fois la masse monétaire. Tu en conclus que le revenu de base calculé précédemment doit donc être multiplié par 3.

    J’ai du mal à comprendre pourquoi. Pourquoi le revenu qui devrait être alloué à chaque citoyen devrait-il dépendre du nombre de fois où circule la monnaie ?

    Qu’il dépende de la masse monétaire, je comprends bien, mais imaginons que le PIB soit 100000 fois la masse monétaire (pure fiction), le revenu de base devrait être multiplié par 100000 ? J’ai l’impression qu’il devrait rester indexé sur la masse monétaire : l’argent “repassera” juste un nombre plus important de fois par chaque personne.

    Merci de m’éclairer 😉

  2. @om Parce qu’il ne faut pas confondre la masse monétaire avec les échanges réalisés avec cette monnaie.

    Le facteur 3 du PIB correspond à la vitesse de la circulation, donc des échanges. Or la monnaie n’a justement pas d’intérêt à circuler pour un échange symétrique direct, dans ce cas le troc, l’échange direct est appliqué. Il faut être au moins 3 pour avoir besoin d’un intermédiaire d’échange n’ayant pas besoin de troc.

    C’est d’ailleurs le problème fondamental des TROIS producteurs qui sert de base dans la TRM à toute l’explication de la nécessité monétaire libre de toute valeur spécifique.

    Et par ailleurs la mesure expérimentale démontre qu’effectivement le PIB est trois fois supérieur à la monnaie circulante (ou dit autrement que la monnaie change trois fois de main en un an).

    Un revenu de base, comprend donc la part individuelle de la monnaie, mais aussi la part individuelle des biens et services = l’accès garanti aux ressources de base.

    Le Revenu de Base, constitue donc la part citoyenne minimale d’accès aux ressources, est donc de 3 fois le Dividende Universel, qui représente lui la part citoyenne minimale d’accès à la monnaie.

    Il convient donc de bien faire la séparation entre la monnaie, outil d’échange, et les biens et services, qui en sont la réalisation effective.

    Je préciserai ce point dans la prochaine version de la TRM, mais Yoland Bresson dans sa préface l’a bien expliqué.

  3. Dans ce cas, pourquoi tenir absolument à financer le tiers restant par création monétaire?
    “Mais ce n’est pas une nécessité”: Quelles sont les autres possibililtés?

  4. La seule création monétaire suffit. Et elle est la seule solution réellement applicable. Parce que partant du principe entropique la monnaie ne reste pas dans un lieu déterminé, et échape forcément à sa mesure par l’observateur dans les temps successifs.

    Tandis que la distribution monétaire s’effectuant de façon certaine, n’a pas besoin d’autre chose que la participation en vie des êtres auxquels elle s’adresse, et qui sont, non seulement la seule raison d’être de la monnaie, mais la seule et unique valeur universelle de tout référentiel économique.

  5. Parce que la base est ce qu’elle est.

    Lorsqu’on enseigne les suites convergentes vers des nombres irrationnels, on a préalablement tenu compte de la base pour enseigner les nombres entiers, le zéro, les nombres relatifs, les nombres rationnels, et enfin les nombres irrationnels.

    De la même façon étant donnée la base, on professe que le revenu de base peut se financer en partie sur la création monétaire et en partie sur un prélèvement qui est la base conventionnelle existante.

    Mais il est évident pour qui voit l’ultime que la convergence élimine tout besoin de recours à des prélèvements, de la même façon qu’un esprit clair perçoit très distinctement la convergence qu’il y a entre les termes d’une suite et sa limite qui sont pourtant distincts.

    Voilà pourquoi on ne réfute pas un financement complémentaire par prélèvements.

  6. Vous devriez lire la TRM, notamment sur la méthode “comment installer une monnaie à dividende universel”.

    C’est il s’agit bien d’une méthode progressive pour l’atteinte d’une économie libre. Cela dépend effectivement de la base, et cela converge sans aucun doute possible. A ce sujet l’explication sur “optimisation et espérance de vie” est très claire à ce sujet.

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