Dans les moments où les incertitudes nombreuses font vasciller les organisations ou les théories humaines, il y a, et c’est historiquement vérifiable, des réactions qui vont dans deux sens opposés. Le premier consiste à transformer l’organisation ou la théorie afin de l’adapter au mieux aux changements mesurables, c’est la démarche scientifique. Le second sens consiste à résister au changement afin de garder coûte que coûte une organisation ou une théorie ancienne.
Par exemple, la découverte qui a montré que la mesure de la vitesse de la lumière était indépendante des référentiels, a conduit à la refondation de la physique pour mettre au point la physique relativiste qui nie la notion d’espace et de temps absolus.
Pour autant à la même époque nombreux étaient les scientifiques, qui, s’accrochant désespérément à la théorie newtonienne, essayaient de pallier à ce problème en bâtissant un artefact comme l’éther. La très grande unité de la physique relativiste et surtout l’expérience vérifiable et reproductible ont fini par donner la Relativité gagnante. Mais pour autant la théorie Newtonienne reste valable dans un très grand espace de preuves. Elle n’est invalidée que sur les grandes échelles de temps et d’espace.
De la même façon, après que la monarchie absolue eût atteint son sommet incarné par Louis XIV en France, suit quelques décennies plus tard la Révolution Française. Il y a eu là aussi les deux sortes de réaction. Les monarchies absolutistes ont soit choisi d’accompagner ce changement en donnant des pouvoirs accrus à des parlements, ou ont tenté de le freiner le plus longtemps possible. 200 ans plus tard, après moultes luttes entre ces deux directions, la majorité des nations est passée dans un mode démocratique, bien qu’il reste ça et là des relents d’absolutisme larvés.
Ces deux types de transitions devraient être analysés en terme de processus spatio-temporel. Ainsi quand nous sommes passés de la mécanique classique à la mécanique relativiste, ou des monarchies absolues en démocraties, ce fut en terme de processus, qui peut être perçu selon l’échelle d’espace-temps choisie (le référentiel) comme rapide ou lente, comme suite d’étapes discrètes ou comme transition ayant l’apparence d’une certaine continuité.
En économie il se passe la même chose. L’aspiration à la liberté s’exprime aussi dans le champ économique. Et la monnaie, qui est le coeur même de l’activité économique, cette notion très particulière qui fait d’un outil particulier, un moyen universel d’échange au sein d’un espace économique. Il ne faut pas s’étonner qu’un objet particulier tienne un rôle central. Ceci est vrai dans tout un tas de domaines, pour revenir à la physique la gravitation universelle s’applique partout dans l’Univers de la même façon, quoique son instanciation locale diffère partout en fonction des masses qui s’y trouvent.
Or comment a évolué la monnaie ? Du troc divers et varié, les échanges se sont trouvés améliorés par l’apparition d’un troc universel, d’abord métal, puis de métal or et argent, puis, en prémisse de la révolution entreprenariale industrielle, sous forme de monnaie fiduciaire convertible en or.
(source wikipedia)
Comme pour la transition entre la mécanique classique et relativiste, tout ceci ne s’est pas fait sans de très fortes oppositions ! Et des résistances sont apparues avec des retours momentanés à l’ordre ancien, qui ont vu des tentatives de caler la monnaie fiduciaire à un étalon or, puis un étalon or qui a fondu jusqu’à disparaître totalement en 1971. Depuis, la valeur de ces étalons anciens est devenue totalement relative, et varie au gré du marché et des circonstances.
(source wikipedia)
Il ne reste plus aujourd’hui qu’une monnaie purement électronique, qui est devenu de fait un accord sur un outil d’échange purement mathématique, rendant la valeur des biens et services totalement relatifs à l’offre, la demande, et la densité de monnaie présente ici ou là.
La monnaie est devenue un pur crédit mutuel, qui, pour à la fois assurer les échanges et garder une valeur suffisamment stable, voit sa masse monétaire croître (pour assurer les échanges) à un rythme contrôlé (pour stabiliser sa valeur) par les Banques Centrales qui en sont les garantes.
Et c’est là que la Théorie Relative de la Monnaie, via l’analyse spatio-temporelle du problème des trois producteurs apporte le Dividende Universel. La monnaie étant devenue ce pur crédit mutuel dématérialisé, s’il est juste que les Banques Centrales s’accordent pour que les Etats soient sages vis à vis d’un certain équilibre des échanges entre eux, tout autant que les entreprises entre elles, il est anormal que l’émission des crédits eux mêmes soit assuré exclusivement via le paiement d’un intérêt à un centre d’émission arbitraire à effet de levier, ce qui conduit à des crises d’insolvabilité systémique.
Mais il est totalement inéquitable que l’individu lui même, base de toute activité économique soit exclu de ce crédit, spolié en permanence par la création monétaire arbitraire, centrale et privée, à la merci des choix autoritaires des grands émetteurs et consommateurs de crédits que sont les Banques et les Etats !
Ce crédit mutuel doit avoir sa dimension individuelle.
Mais comme par ailleurs les individu meurent, alors que d’autres naissent, ce crédit mutuel se doit de prendre en compte ce processus sous forme continue, transmettant ainsi ce crédit mutuel individuel tout le long de la vie de chacun.
Et comme la durée de vie individuelle est limitée à une espérance de vie mesurable “ev”, et que la monnaie dématérialisée n’a de valeur d’échange que vis à vis de sa masse totale m(t) divisée par le nombre de citoyens utilisant cette monnaie commune, le crédit mutuel doit être aussi temporel, ce qui implique un Dividende Universel indexé sur la masse monétaire.
Et par ailleurs la transition d’un système monétaire numérique dématérialisé à un système monétaire à Dividende Universel est possible dans un mode libre, qui apporte une solution aux crises systémiques comme l’a parfaitement démontré Stan Jourdan.
Alors on peut résister à l’aspiration individuelle à la liberté, on peut résister à la perception de l’égalité entre les hommes à la naissance, on peut résister à l’appropriation citoyenne de la nation, et de sa monnaie commune. On peut vouloir résister de toutes ses forces comme les physiciens classiques vis à vis de la révolution relativiste, ou les monarchies absolues vis à vis des révolutions démocratiques, et tenter de rétablir des “étalons”, des “propriétés absolues” sur l’espace et les ressources naturelles, de rétablir la Loi du plus fort, la Loi de la colonisation, la Loi de l’exploitation esclavagiste…
Mais le changement de perception s’est fait, se fait et se fera, dans tous les domaines de l’activité humaine. Toutes ces réactions hyper-conservatrices de négation de l’aspiration à la liberté de tous, ne seront perçues que comme le sens du conservatisme, des vaines croyances en l’absolutisme, de vaines tentatives de maintenir coûte que coûte des dogmes sectaires comme le fait Alain Laurent, s’accrochant à ses livres et à ses dogmes comme un prêtre à ses textes sacrés… (à partir de 40 minutes)
Alain Laurent parle de “l’histoire des idées”… Mais les “idées” n’ont en elle même pas de valeur, si elles ne sont pas formalisées en un tout cohérent capable de décrire le monde, et d’y apporter un valeur ajoutée, prédictible et vérifiable à l’aune de l’expérience. Aucun “livre” ne détient de vérité absolue. Aucune vérité n’existe qui ne soit sans cesse analysée, revue corrigée, reprise, abandonnée, au fil de son application et de sa vérification expérimentale. Une vérité reste vraie dans la mesure où l’expérience, seul arbitre légitime de sa validité, s’accorde avec elle.
Et quelle est la réalité expérimentale économique autour de nous ? Un monde équilibré ? Un monde où la propriété souveraine des peuples sur leurs ressources naturelles est respectée ? Un monde où le “libre échange” est réellement un “échange respectant la non-nuisance” ? Pas du tout. En aucune façon !
C’est ainsi que le Dividende Universel a déjà démontré dans des expériences récentes sa supériorité manifeste en tant que système monétaire permettant l’expression de la liberté et de la créativité individuelle, sur toutes les autres approches connues.
Il ne s’agit donc pas d’un “Etat providence” ni de “donner de l’argent gratuit”. Il s’agit d’un accord sur un système d’échange librement choisi par les peuples, et de la simple reconnaissance de la co-propriété citoyenne sur leur nation souveraine, donnant accès, avec le droit de vote, au dividende universel. Tout comme n’importe quel actionnaire de n’importe quelle entreprise, qu’il soit héritier, dirigeant, salarié, ou simple investisseur, a accès au droit de vote et au dividende de cette entreprise.
Qui aurait l’esprit si mal tourné qu’il ne considère pas comme un investissement l’apport que constitue chaque nouveau citoyen arrivant au sein de la nation ? Qui peut en mesurer le bénéfice incommensurable qui en sera le fruit ?
Ne pas comprendre cela c’est en fait nier la notion même de libre association et de propriété, et donc les conditions de la liberté elle même. La libre association n’est pas différente sur le fond en ce qui concerne les entreprises les nations ou les fédérations, si ce n’est en terme d’échelle spatio-temporelle. Il y a ainsi des entreprises âgées de plus d’un siècle, et des nations âgées de plus d’un millénaire…
Le nationalisme de Gauche a de beau jours devant lui visiblement. Pourquoi s’acharner a créer de la monaie pour l’intérieur d’une communauté au lieu de chercher a être autonome sur l’essentiel.
Il faut partager pour permettre a chacun de vivre, échanger pour accéder au surplus, mais c’est tout.
@bug-in
La sécession reste une autre possibilité.
Sans accord sur rien, même pas sur la monnaie, il ne reste que la Guerre, ou la Sécession.
la notion d’aether n’est pas si abscons que ça, si on la rend “dynamique”… et même Einstein revient vers cette notion en fin de vie, constatant les impasses du “tout relatif” et de l’association du temps à une dimension d’espace. (toujours d’actualité, rendant incompatible les 2 théories de la physique pour le microcosme et le macrocosme.. )
Nicolas Tesla également était partisan d’une théorie impliquant une sorte d’éther (sans pour autant l’avoir formalisée), et nombre de ses inventions sont encore aujourd’hui incomprise par les scientifique “relativistes”.
mais comparaison ne fait pas raison, et l’emploi du terme “relatif” n’en est pas pour autant condamnable 😉
@Olm
Oui sans doute. Mais n’oublions que l’incompatibilité Quantique / Relativiste sous jacente laisse la place à beaucoup de paradoxes.
J’ai mon idée là dessus par ailleurs, mais le sujet étant autrement plus cohérent que celui du système monétaire en vigueur qui est une vraie mascarade, la réfutation est plus subtile.
Si ce point t’intéresse et que tu veux avoir une idée de ce que je pense, il ne faut pas en discuter ici, mais sur un blog dédié plus confidentiel. Et notamment à partir de ce post qui est très certainement une bonne porte d’entrée : http://espritscience.blogspot.com/2009/12/atteindre-c.html
http://www.dailymotion.com/video/xhsd5p
http://www.mirorii.com/fichier/47/435624/Alain_Laurent_presente_loeuvre_de_Walter_Lippmann_La_cite_libre-mp4.html
http://www.mirorii.com/fichier/93/435625/Alain_Laurent_presente_loeuvre_de_Walter_Lippmann_La_cite_libre-webm.html