Philosophie politique

C’est sur le site jusnaturaliste www.contrepoints.org qu’un sujet fondamental a été traité et qui devrait mériter toute notre attention, car on touche là un point très profond qu’il convient de bien comprendre pour voir en quoi et pourquoi l’incompréhension de la nature de la logique produit des réactions plus ou moins violentes qui pourraient être évitées avec un soucis de compréhension de l’autre.

Tout part d’une vidéo d’une enseignante en philosophie qui assène des affirmations péremptoires dépourvues de la connaissance de la nature véritable des systèmes pĥilosophiques, ce qui pose soucis… En effet elle affirme qu’une position d’un étudiant qui nierait la nécessité d’un Etat serait “absurde”, niant ainsi la cohérence des courants philosophiques anarchistes ou libertarien. Elle ajoute qu’une thèse qui défend l’idée que “les individus doivent se prendre intégralement en charge”, ce qu’elle nomme thèse “ultra-libérale”, et qui serait une “provocation”. Enfin qu’une position qui défendrait le point de vue que “seule la démocratie est un régime idéal” serait une position “extrême”…

Il s’agit d’un méta-sujet. Le problème vient de l’incompréhension de la nature des modèles logiques ou mathématiques. Une profonde incompréhension de la nature de ce que signifie “vrai” ou “faux”, système logique cohérent ou incohérent. Mais que par ailleurs les jusnaturalistes font eux mêmes vis à vis des autres courants libéraux comme le géolibertarianisme et d’autres variations du libartarianisme dont le le libéralisme de gauche. Il faut donc éclaircir ce point d’abord d’un point de vue théorique général sur la nature d’un modèle et la logique, puis plus particulièrement sur les différences particulières entre ces courants libéraux.

Concernant les modèles logiques en général l’exemple historique le plus parlant est celui qui concerne la découverte de la géométrie non-euclidienne (ou différentielle) qui a amené par la suite à la compréhension et la distinction entre axiomes, vérités et cohérence (ce dernier point en 1931 grâce au travail de Kurt Gödel, que l’on peut considérer comme aboutissement de cette révolution, tout autant que point de départ de la théorie de l’information et de l’informatique).

En effet on a donc la géométrie euclidienne qui pose pour axiome (vérité posée “à priori” et base d’un système logique), (a) “deux droites parallèles ne se coupent pas”. Quand Gauss affirme qu’il peut bâtir un système logique tout à fait cohérent qui pose (b) “deux droites parallèles peuvent se couper” le débat est lancé, et il est violent car on voit immédiatement que (a) et (b) s’opposent frontalement…

Gauss détruit une “vérité” qu’on croit “absolue” depuis plus de 2000 ans, ce qui pour beaucoup de ses contemporains semble n’avoir aucun sens. Et en effet pour un tenant de la géométrie euclidienne, il peut déclarer sans se tromper “la géométrie non-euclidienne est incohérente” puisqu’elle conduit à des théorèmes manifestement faux en géométrie euclidenne. Mais l’inverse n’est pas vrai, au sens de la cohérence, puisque la géométrie euclidienne s’avère être un cas particulier de géométrie non-euclidienne, ses théorèmes sont valables sous certaines conditions. Comme on l’a compris un peu plus tard, cette révolution conceptuelle qui a consisté à nier un des axiomes de la géométrie euclidienne permet de construire des géométries sur des surfaces non planes, comme une sphère, où la somme des angles d’un triangle est supérieure à 180°.

Surface hélicoïde (wikimedia)

Si ces deux modèles logiques sont parfaitement incompatibles l’un par rapport à l’autre, la géométrie euclidienne est cohérente vis à vis de la géométrie non-euclidienne car elle n’est qu’une restriction de la géométrie non-euclidienne pour une surface de courbure nulle.

Et cette avancée remarquable a été le fondement qui a permis à Albert Einstein de développer la Théorie de la Relativité Générale en postulant que l’espace-temps physique est modélisable comme une géométrie non-euclidienne dont la courbure est définie par la répartition des masses dans ce même espace, l’expérience appuyant par la suite la très grande pertinence de cette modélisation.

Représentation de la courbure de l’espace-temps par une masse en Relativité Générale
(Wikimedia)

Et donc on peut de façon très libre définir toute sorte de modèles, cohérents ou incohérents les uns par rapport aux autres, la cohérence étant une notion parfaitement relative, et donc la “vérité”, le “vrai” ou le “faux”, n’existent pas hors du modèle de référence qui permet de s’assurer que les assertions vraies ou fausses sont conformes ou non conformes au processus d’inférence (démonstrations à partir des axiomes). Sans donc préciser à quel modèle vous faites référence pour affirmer ou infirmer une affirmation vous êtes dans la liberté de choix de ce que vous définissez comme vrai ou faux. Mieux, vous proposez une définition conceptuelle qui peut n’avoir aucun référent dans un autre modèle. Il est donc vain d’affirmer que tel ou tel modèle est “absurde” ou “extrême” ou quoi que ce soit d’autre, si vous ne précisez pas le modèle de référence à partir duquel vous inférez ce résultat.

Prenons l’exemple suivant : l’assertion “la terre est attirée par le soleil par la force gravitationnelle” vraie en physique Newtonienne, n’a pas de sens en Relativité Générale puisqu’on y décrira la trajectoire de la Terre par “La terre suit une géodésique de l’espace-temps”. Donc sans connaître les axiomes fondateurs du modèle théorique, vous ne pouvez en aucune façon porter de jugement valide sur l’assertion du point de vue logique.

Passons donc maintenant à nos philosophies politiques. Il semble que dans cette vidéo cette enseignante a pour modèle de référence un modèle de type “autoritarisme socialiste” qui postule que l’Etat est central, fondamental. A partir de ce modèle, il est tout à fait justifié de déclarer qu’une position qui postule que l’Etat n’a pas de sens, que seuls existent des individus qui doivent se prendre en charge, est absurde et que par ailleurs la démocratie n’est pas forcément un modèle de société idéal. Mais l’inverse est vrai. A partir du modèle qui pose pour axiome la négation de la pertinence de l’Etat et qui pose la propriété comme devant être conforme à un autre axiome qui est le droit naturel (jusnaturalisme), bien évidemment, les modèles logiques qui réfutent ces assertions de façon axiomatique ou inférentielle apparaissent absurdes.

Il s’agit donc d’un dialogue de sourds, si chacune des parties ne fait qu’asséner de façon péremptoire des “vérités” qui ne sont que les conséquences de propositions axiomatiques particulières.

Quelle est la position du libéralisme de gauche dans ce débat ? Le libéralisme de gauche pose comme principe fondateur, comme axiome, ni le droit naturel, ni l’existence ou l’absence d’Etat ni l’autoritarisme, mais les libertés. Conformément au fondement du libéralisme liberté signifie non-nuisance. Aussi si droit il y a il doit être librement établi et donc modifiable par les individus par des moyens acceptables (exemple : pouvoir modifier la Constitution par une initiative démocratique), si Etat il y a il doit respecter les individus avant toute chose et ne doit en avantager ou désavantager aucun à commencer par ceux qui travaillent pour lui, donc appliquer un principe général de symétrie envers tous, permettre par exemple la subsidiarité etc… Si autoritarisme il y a ce ne peut être que pour s’assurer de la défense des droits de tous etc…

A partir de là, le libéralisme de gauche ne se prononce pas sur les propriétés individuelles ou le rôle de l’Etat autrement qu’en affirmant que leur existence n’est cohérente avec les libertés que s’ils respectent la non-nuisance vis à vis d’autrui au sein du territoire où s’applique le droit modifiable, donc l’espace-temps qu’il définit. La non-nuisance n’étant par ailleurs aucunement définie de façon absolue mais procéde d’un droit librement établi, modifiable dans le temps selon les générations successives qui le façonnent par accords mutuels, selon des processus de type démocratiques.

On comprendra donc pourquoi le libéralisme de gauche englobe le jusnaturalisme, car tout comme la géométrie euclidienne n’est qu’un cas particulier de géométrie non-euclidienne, il ne s’agit que d’un cas particulier de droit. Mais comme le droit réellement respectueux des libertés de chaque individu ne peut être aucunement un droit “absolu” posé axiomatiquement et qui n’évoluerait pas selon les générations qui l’acceptent librement, le libéralisme de gauche ne peut-être cohérent vis à vis du jusnaturalisme qui ne peut l’intégrer, puisque ayant posé le droit naturel comme base, et pas les libertés.

C’est ainsi que l’on voit dans ces commentaires Lucilio qualifier de “logique rigolote” l’inférence qui prend les libertés pour base. Comme Lucilio est jusnaturaliste et pas libéral de gauche, il définit un droit particulier comme étant absolu et non-négociable, qu’il souhaite imposer à autrui. Il ne reconnaît pas qu’un droit puisse être la manifestation d’un processus d’établissement démocratique qui en serait différent, et ne postule pas que c’est la liberté qui est la base. Tandis qu’ayant la non-nuisance pour base le libéralisme de gauche peut voir apparaître le “droit naturel” comme une possibilité de droit si à la suite d’un processus démocratique véritable il était établi et restait modifiable par les générations futures.

C’est pour cela aussi que les jusnaturalistes ne comprennent pas non plus la Théorie Relative de la Monnaie (TRM), qui définit comme base les quatre libertés économiques et démontre à partir de cette base, que seul un système monétaire à Dividende Universel est compatible avec les libertés. La TRM manifeste de ce fait l’exacte solution du problème de la clause lockéenne dans l’espace-temps. Les jusnaturalistes ont du mal à comprendre le sens des positions de John Locke et Thomas Paine entre autres.

 Dans “Agrarian Justice”, Thomas Paine (1737 – 1809) déduit déjà que la propriété terrienne doit, pour assurer les libertés de tous, être compensée par un revenu de base inconditionnel. (image Wikimedia)

Mais il est un fait que le jusnaturalisme étant une théorie non-contradictoire, tout comme l’est la géométrie euclidienne il reprend du point de vue des libertés des argumentaires logiques dont beaucoup de points sont conformes au libéralisme de gauche, et sur beaucoup de ces points il y a des accords inférentiels. Mais le droit naturel étant posé comme base, seuls s’expriment les libertés conformes à ce droit dans ce modèle là, produisant un certain type de nuisances par absence des autres libertés (non-nuisances). Et cela les libéraux de gauche le considère comme incorrect, car définit comme étant un droit non librement établi. Puisque ce sont bien les libertés qui sont base axiomatique du libéralisme de gauche et pas le droit naturel.

C’est du fait de l’incompréhension des fondements des systèmes logiques que les jusnaturalistes ne saisissent pas ce que les libéraux de gauche essayent de leur faire comprendre. Que leur base axiomatique n’est pas un libre établissement du droit et n’est donc que la manifestation de la volonté d’imposer un droit particulier, ce qui ne peut pas être conforme aux libertés qui sont les fondements de l’inférence conforme au libéralisme de gauche… Ce faisant ils n’appliquent pas à eux mêmes ce qu’ils dénoncent chez cette enseignante, ce qui de notre point de vue est la manifestation éclatante de la finitude de leur approche vis à vis des libertés, que nous percevons comme étant beaucoup plus larges, s’intégrant dans un espace-temps où chaque individu(t) doit être considéré.

Notamment ils ne considèrent pas le droit comme s’exerçant dans le temps puisqu’ayant posé un droit absolu non modifiable. Ainsi ils ne considèrent pas comme le font les libéraux de gauche que la liberté doit prendre en compte les générations successives dans leur considération. Ce faisant ils génèrent des nuisances bien définies au sein du modèle des libéraux de gauche qui sont l’expression d’une propriété absolue qui nie le droit opposable à la propriété pour autrui et particulièrement pour les futurs entrants.  Ils sont logiques dans leur propre modèle puisque conformes à leurs axiomes de base constitués par le droit naturel, mais incomplets vis à vis du modèle du libéralisme de gauche (distinction donc à faire entre “vrai / faux” au sein d’un modèle et cohérence entre modèles).

Enfin le libéralisme de gauche interprète la réalité expérimentale constituée par les révolutions comme l’expression d’une réaction naturelle consécutive au non-respect cumulé des libertés envers les générations futures qui mène tôt ou tard à un point forcé de rupture où ces nouvelles générations n’ont d’autre choix que de contester des prétendus droits qu’elles n’ont pas validés elles mêmes et donc de les considérer comme contraires aux libertés. Elles ne le feraient sans doute pas si ces droits décidés dans le passé avaient intégré l’espace-temps dans leur expression et leur application pratique, leur permettant ainsi d’exercer véritablement leurs propres aspirations au présent.

Il existe un site en Anglais, PoliticalKompass, qui vous permet de voir quelle est votre position en terme de modèle politique. les jusnaturalistes se retrouvent plutôt vers la dimension libertaire, mais fortement vers la droite, tandis que les libéraux de gauche sont aussi vers la dimension libertaire mais au centre.

Position fréquemment observée des libéraux de gauche sur PoliticalKompass
www.creationmonetaire.info – Creative Common 3.0

(19 commentaires)

  1. Bravo Stéphane pour cet article. Il est temps de mettre les choses au clair avec ces “talibans du libéralisme” qui à force de vouloir protéger la propriété privée, en oublient totalement la Liberté.

    Si chacun pouvait aller jusqu’au bout de la réflexion que propose ton article, ça éviterait bien des malentendus et des dialogues de sourds dans la société.

  2. Article tout à fait fondamental qui explique enfin et parfaitement l’émergence si fréquente de dialogues de sourds (merci Stan) et autres points Godwin sur le net.
    Comme disait Gilles Vigneault, “La guerre, c’est juste un manque de vocabulaire.”
    Stéphane Laborde nous montre que c’est aussi un manque de cohérence. Quand une argumentation devient incohérente et ne peut donc plus être prouvée par le raisonnement, c’est la violence qui prend le relais…

  3. J’ai constaté bien souvent que les libéraux «de droite» ne semblent pas savoir qu’un système peut être logique tout en étant faux, ce qui est le cas si les axiomes de départ ne correspondent pas à la réalité : par exemple l’infinité des ressources naturelles, la perfection des marchés, la lutte entre l’État et les individus…

    Le libéralisme économique est semblable à un programme informatique qui passe l’étape de la compilation mais qui ne donne pas un résultat satisfaisant l’utilisateur.

  4. Globalement pas d’accord avec cette curieuse définition du libéralisme de gauche.

    Encore ce concept de “non nuisance”…lassant.

    Malgré le début prometteur de l’article on ne voit aucune articulation logique qui permette d’affirmer que le “libéralisme de gauche englobe le jusnaturalisme”. Où est le raisonnement ?

    Autre point, je ne vois pas du tout pourquoi le jusnaturalisme serait une théorie “non contradictoire”. Bien au contraire l’évaluation de la Nature Humaine n’est pas une science exacte, ce qui veut dire que le droit naturel est sujet à interprétation et à tâtonnement. Et c’est bien là où peut se manifester un libéralisme de gauche qui admet tous les principes de la philosophie libérale avec comme seule différence un “modèle” différent de Nature Humaine. Le jusnaturalisme est, je dirais presque par définition, contradictoire.

  5. @sgeyres

    J’ai lu. C’est conforme à une approche matérialiste tout à fait cohérente en accord avec ce qui est dit ici.

    Il n’y a rien à ajouter. La liberté ne s’impose pas, pas plus que la compréhension.

    Discute à l’occasion avec des scientifiques.

  6. Bof,

    Désolé, mais pas du tout convaincu par cet article alambiqué.
    (Je précise que je suis scientifique, PhD, sinon je vais être accusé d’être un crétin qui ne pige pas).

    De nos 2 brouillonnes discussions sur twitter, (@y_a_rien_a_voir) j’ai retenu des divergences de fond.

    Tu veux placer en premier le bonheur collectif.
    C’est ton droit.
    Moi c’est l’individu d’abord.
    Et je laisse émerger le reste.

    Tu parles de libéralisme de gauche.
    J’ai très bien vu l’aspect de gauche : partage, égalité, tout le tintouin cucul usuel.
    L’aspect libéralisme ? Non seulement je ne le vois pas, mais je vois l’inverse : organisation de l’égalité (comme si elle pouvait être un état stable, ah ah), organisation de la spoliation consubstantielle de l’égalité forcée, etc.
    Sans moi.

    Que cela soit conscient ou inconscient, ton “libéralisme de gauche” n’est rien d’autre qu’une fraude intellectuelle.

    Je suis 100% ok pour des monnaies complémentaires.
    Pour le RU, mon court passage sur terre n’a jamais fait que me montrer que cela ne peut déboucher que sur une impasse et au final de la souffrance.

    J’ajoute que la manière dont tu agresses tes interlocuteurs, qui sont soit vieux, soit cons, est révélatrice d’un tempérament qui est de facto tout sauf libéral.

    Tes tweets sont plus francs du collier que ce texte indigeste.
    Tu es un gauchiste pur sucre. Tu ferais mieux de l’assumer, ça éviterait des malentendus à tout le monde.

  7. “Tu veux placer en premier le bonheur collectif”

    Ce qui n’a aucun sens. Le bonheur étant une affaire purement individuelle. Je te demande de me citer le post où je défendrais une telle position. Sans quoi je ne peux que supposer que c’est une affirmation péremptoire sans aucun autre fondement que l’ignorance.

    “J’ai très bien vu l’aspect de gauche : partage, égalité, tout le tintouin cucul usuel.”

    Je l’appelle “de gauche” pour le distinguer du jusnaturalisme. Il se distingue par le fait que c’est la liberté qui est première et pas la propriété ou toute autre concept qui légitime le fait de ne pas considérer autrui comme son semblable, et restreint de facto et de façon péremptoire la définition de ce qui est nuisance et ce qui ne l’est pas.

    A aucun moment je n’ai parlé de “partage”. Sans me citer explicitement le post où je citerais ce point je ne peux là aussi que considérer cette assertion que comme péremptoire elle aussi. (ridicule est valable aussi dans ce cas).

    “ton “libéralisme de gauche” n’est rien d’autre qu’une fraude intellectuelle”

    Affirmer que “A est une fraude intellectuelle” n’a aucun sens. “Mickey a des ailes bleues” est de même nature. Tu as un quoi ? Un PhD ? C’est cela ? Ce machin te permettrait d’affirmer tout et n’importe quoi ? Vraiment ? Avec la grâce de Dieu sans doute ?

    “Je suis 100% ok pour des monnaies complémentaires”

    Soit.

    Dans ce cas que reproches-tu à OpenUDC ? http://www.creationmonetaire.info/2011/08/openudc-standard-monetaire-respectueux.html

    Tu serais pour les monnaies libres, sauf celles qui ne te plaisent pas que tu voudrais interdire ? C’est cela ?

    Quant à moi j’affirme que le système monétaire qui sera estimé comme conforme aux libertés économiques sera choisi par ceux qui considèrent que la liberté est première.

    “Pour le RU, mon court passage sur terre n’a jamais fait que me montrer que cela ne peut déboucher que sur une impasse et au final de la souffrance”

    ???

    Sur la base de quelle expérience ? Cite moi la publication qui donne les expériences et qui démontre qu’un RU a été mis en place, qu’il a engendré de ce fait, sur cette cause, et sans aucune ambiguïté les “souffrances” que tu cites et qui sont décrites comme telles.

    Donne moi les références des articles scientifiques qui affirmeraient ce résultat.

    Sans cela ce n’est là encore qu’affirmation péremptoire. On pourra alors considérer que tu as autant d’esprit scientique que Torquemada.

    Pour ma part je cite les expériences et les publications qui bien au contraire affirment qu’une économie où le RU est installé ont des résultats qui sont mesurables = http://fr.wikipedia.org/wiki/Allocation_universelle#Applications

    “J’ajoute que la manière dont tu agresses tes interlocuteurs, qui sont soit vieux, soit cons, est révélatrice d’un tempérament qui est de facto tout sauf libéral.”

    Comme celui qui traite les indignés de moins que rien ? C’est bien cela ? Quel instrument de mesure utilises-tu donc pour obtenir de tels résultats parfaitement asymétriques selon qu’il s’agit d’autrui ou de toi même ?

    Je pensais que tu avais un esprit un peu acéré. Je suis déçu par le niveau de ton commentaire.

    Mais ce n’est qu’ainsi qu’on peut trouver ceux qui sont en mesure de comprendre. Seul le dogmatique n’essaye pas.

    Quant à celui qui se vexe ma foi… Eh bien qu’il se vexe ! S’il n’est pas en mesure de supporter les vexations, que peut-il vraiment supporter ?

  8. Tu glisses, tu esquives, tu n’assumes pas tes propos. On n’ira pas loin comme ça.

    > bonheur collectif … Le bonheur étant une affaire purement individuelle. Je te demande de me citer le post où je défendrais une telle position

    dans un tweet tu a évoqué la notion d’équilibre global à considérer en parité avec celle de l’équilibre individuel. Point.

    > A aucun moment je n’ai parlé de “partage”

    ah, et à propos du poivrot qui est au bistro 8h/jour, mais qui reçoit même RU que celui qui bosse ?
    C’est quoi si c’est pas (au moins) du partage ?

    > Pour ma part je cite les expériences et les publications qui bien au contraire affirment qu’une économie où le RU est installé ont des résultats qui sont mesurables =

    bah !
    L’économie actuelle aussi est mesurée et citée comme viable depuis 30 ans. … Sauf qu’on arrive au bout du crédit.
    Même sort pour les expériences que tu cites, qui n’ont pas assez de durée pour être validées,
    et qui dans plusieurs cas s’appuient sur de l’épargne fossile thésaurisée (pétrole, etc).

    > toute autre concept qui légitime le fait de ne pas considérer autrui comme son semblable

    Etudiant : individu s’imaginant capable de décrire comment le monde devrait être faute de pouvoir simplement le percevoir comme il est.

    Je te souhaite de dépasser un jour ce stade
    … mais sauf erreur il est trop tard.

  9. “tu a évoqué la notion d’équilibre global à considérer en parité avec celle de l’équilibre individuel”

    Ce qui ne concerne pas le bonheur en particulier. C’est de la même nature que la courbure en tous points de l’Espace-Temps qui dépend de la répartition locale des masses. Le contenant dépend du contenu. C’est aussi la résilience des systèmes vivants où par exemple l’équilibre prédateurs / proies ne peut exister qu’entre certaines limites, et constitue une donnée que n’apréhende aucunement l’action locale.

    “ah, et à propos du poivrot qui est au bistro 8h/jour, mais qui reçoit même RU que celui qui bosse ?
    C’est quoi si c’est pas (au moins) du partage ?”

    Le fait qu’un système monétaire se base sur l’individu pour son émission n’a rien à voir avec du partage. C’est un accord sur un code d’interaction.

    Quant à juger si Liliane Bettencourt ou le “poivrot du bistrot” est dans la non-rémunération d’un non-mérite ou pas, je laisse ça à ceux qui prétendent être en mesure de juger autrui via des définitions constructivistes de ce qu’autrui est censé faire de sa vie ou pas.

    Autant juger un Koala de vivre dans le partage parce qu’on l’observe se prélassant dans les eucalyptus. Un peu n’importe quoi.

    Pourquoi ne fais-tu pas une liste des activités qu’il faut faire et celles qu’il ne faut pas faire pour prétendre à tel ou tel jugement ? Déjà le “poivrot” semble avoir un jugement selon toi. Il serait bon qu’on puisse en connaître les autres.

    Voilà qui montre une certaine perception constructiviste d’autrui. Ca ne m’étonne pas. C’est en droite ligne de ce post.

    “Même sort pour les expériences que tu cites, qui n’ont pas assez de durée pour être validées”

    Quel critère scientifique ferait s’abandonner un paradigme sous prétexte que bien que les expériences vont dans le sens de sa validation, elles ne seraient pas de suffisante longue durée pour être valide ???

    C’est l’antithèse parfaite de ce qu’est la Science !

    Un paradigme étant posé, tant que l’expérience n’invalide pas ce paradigme il est considéré comme valable.

    C’est bien au contraire l’invalidation des anciens paradigmes qui est manifeste et qui justement en sont le fait nécessaire et suffisant pour les abandonner tous. En aucune façon des nouveaux, qui plus est corroborés par l’expérience.

    Décidément tu as beaucoup de mal avec les fondements de la Science théorique et expérimentale…

    “Etudiant : individu s’imaginant capable de décrire comment le monde devrait être faute de pouvoir simplement le percevoir comme il est.”

    Réactionnaire = homme incapable de créer, s’attachant à des visions idéalisées d’un passé révolu et n’ayant jamais vraiment existé.

  10. Je ne réagis pas à ton dernier post. C’est sans utilité.
    Même si tes positions ne sont pas très assumées et enveloppées avec plein de périphrases, on n’est clairement pas du tout sur la même longueur d’onde.

    =====================================

    1 point oublié cependant sur le post d’avant :

    > Dans ce cas que reproches-tu à OpenUDC ? http://www.creationmonetaire.info/2011/08/openudc-standard-monetaire-respectueux.html
    Tu serais pour les monnaies libres, sauf celles qui ne te plaisent pas que tu voudrais interdire ? C’est cela ?

    Je ne connais pas assez open UDC pour être pour ou contre.

    1/ Par principe je suis pour toute monnaie complémentaire, du moment qu’elle n’est pas imposée par l’état.
    L’adoptent qui le veulent, c’est leur affaire.

    2/ n’ayant pas d’a priori concernant open UDC, je me suis permis de la signaler 2 fois aux lecteurs de mon blog ici :
    http://www.rdlf.fr/?Monnaies-alternatives-pot-pourri
    (l’un des liens pointe d’ailleurs chez toi)
    et une fois sur usenet (fmf)

    Maintenant, si open UDC est un cheval de Troie déguisée pour placer du RU, je n’en prendrais personnellement pas, mais je ne vois pas pourquoi on l’interdirait à telle ou telle communauté qui a envie de tenter l’expérience.
    … pourvu qu’elle en assume toutes les conséquences … et qu’elle ne vienne pas pleurer comme la Grèce en ce moment.

  11. “je ne vois pas pourquoi on l’interdirait à telle ou telle communauté qui a envie de tenter l’expérience”

    Eh bien soit ! Quoi d’autre ? Sur ce point précis on ne peut pas dire que “on n’est clairement pas du tout sur la même longueur d’onde” bien au contraire.

    Quant aux procès d’intentions qui suivent je préfère ne rien en dire… Symptomatique d’un certain état d’esprit bien souffreteux…

    Le bonheur n’est-il pas avant tout un état d’esprit individuel ?

    Je m’en tiendrai à l’accord qui consiste à respecter les choix de systèmes monétaires d’autrui.

    “Même si tes positions ne sont pas très assumées et enveloppées avec plein de périphrases”

    La liberté étant non-nuisance ne saurait être déployée par des définitions constructivistes absolues. Quel genre de construction absolues faudrait-il donc déployer pour dire “ceci est de l’ordre de la liberté” et “cela n’est pas de l’ordre de la liberté” qui ne soit pas questionnables par les individus futurs au regard de la non-nuisance expérimentalement vérifiée ?

    S’étonner donc d’une position souple concernant le respect de la liberté d’autrui est extrêmement curieux.

    Je suis en revanche extrêmement circonspect concernant ceux qui prétendent que tel ou tel paradigme conceptuel serait vrai dans l’absolu sans être remis en question par l’expérience dans le temps.

    Principe fondamental de la Science.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Science#Principe_de_l.27acquisition_scientifique

    “qu’elle ne vienne pas pleurer comme la Grèce en ce moment”

    Mhhh… Quelle communauté Grecque serait responsable d’une dette abondée par un système monétaire frauduleux qui n’a pas été validé par les individus ?

    Quels individus seraient donc “responsables” d’un Etat de fait dont les choix sont antérieurs à leur naissance, à leur âge de pleine citoyenneté ?

    Quel genre de principe extrêmement curieux serait celui qui prétend ne reconnaître que la responsabilité individuelle, tout en demandant à des hommes nés il y a moins de 30 ans d’assumer les conséquences d’un système monétaire décidé il y a 40 ans ?

    Deux poids deux mesures ?

    Voilà la mesure de l’incohérence mise en évidence.

  12. Tout système (alliance/communauté monétaire) dans lequel certains participants ne produisent pas la contrepartie tangible (mesurée en heures de travail, ou heures pondérées éventuellement) de leur allocation de monnaie est non-pérenne.

    NB: Réjouis-toi, ces systèmes, que tu appelles de tes voeux, existent déjà, et depuis un bail !
    ex1: certaines caisses de retraites publiques (les gentils qu’il ne faut pas juger) régulièrement réabondées par les caisses de retraites privées (les méchants réactionnaires).
    http://www.rdlf.fr/spip.php?page=recherche&recherche=retraite
    ex2 : la Grèce avec son café en terrasse à 10 euros et ses chauffeurs de bus aux salaires mirobolants
    etc
    tout ce qui a patiemment construit la situation actuelle.

  13. “Tout système (alliance/communauté monétaire) dans lequel certains participants ne produisent pas la contrepartie tangible (mesurée en heures de travail, ou heures pondérées éventuellement) de leur allocation de monnaie est non-pérenne”

    A quelle échelle de temps ?

    Parce que concernant toute chose je peux trouver une échelle de temps qui fasse qu’elle soit “non-pérenne”.

    Par exemple la vie terrestre est non-pérenne.

    Le moteur à explosion est non-pérenne.

    Tout concept est non-pérenne.

    Toute civilisation est non-pérenne.

    Donc je suis d’accord donc avec l’assertion “non-pérenne”. Elle est en effet corroborée par l’expérience pour toute chose. Il n’est pas une seule chose dans tout l’Univers dont puisse dire qu’elle est “pérenne”.

    Quand à dire qu’un être humain ne constitue pas une “contrepartie” de bien plus grande valeur que tout autre objet économique, c’est un point de vue qui est faux.

    Car s’il a pu, peut, pourra, exister des économies où toute valeur spécifique non-humaine est absente, il n’y a pas d’économie sans hommes.

    Il n’y a donc au contraire aucune autre valeur universelle qui puisse être base d’émission de monnaie que l’individu lui même, seule base universelle de toute économie.

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