Suite à la diffusion du post invité de Yoland Bresson “Sauver la paix en Europe” le 7 novembre, il y a eu des réactions, qui ont conduit l’auteur à donner une explication extrêmement précise des mécanismes économiques et monétaires. Cette explication est si complète, et tellement en accord dans son fondement avec le principe de Relativité, que je me dois de la diffuser telle qu’elle a été donnée :
Gérard Foucher (@GerardFoucher), après diffusion du texte sur twitter, a reçu cette remarque de Jeff Renault (@JeffRenault) :
– Ai RT, mais tout ça pour relancer la croissance, c’est gâché !
Gérard a répondu :
– Croissance des échanges monétaires (qui n’est pas la production), qui sont actuellement bloqués par l’asymétrie de la distribution de monnaie.
Jeff a alors enchaîné :
– Je ne pense pas qu’il s’agisse de cela : “soutient la consommation et relance la croissance”
Yoland Bresson à qui Gérard a alors demandé son avis a répondu ceci :
Comme souvent on peut dire que vous avez tous les deux raison, tout dépend du délai de réaction et d’observation.
Le premier effet est : la croissance des échanges monétaires préalablement contraints par la mauvaise répartition de la monnaie. C’est ce supplément d’échanges monétaires qui sera enregistré dans le PIB et traduit comme croissance.
Dans un deuxième mouvement il est possible que cette augmentation de la demande de biens et de service portée par ce pouvoir d’achat supplémentaire ne trouve pas instantanément sur les marchés l’offre disponible en quantité et en nature adaptée. Alors l’offre correspondante devra augmenter et provoquera un accroissement de la production. Si ce phénomène ne se produit pas ce sont les prix des produits concernés qui s’accroitront.
Dans l’état actuel de nos performances économiques où la rareté matérielle n’est plus un obstacle, où dès qu’une offre insuffisante apparait quelque part, signalée par un surcroit de prix et de profit, des concurrents se précipitent pour bénéficier de l’opportunité, l’inflation, c’est à dire la hausse généralisée des prix est beaucoup moins probable que celle de la production.
Pourquoi “c’est gâché”? Attitude idéologique des partisans de la décroissance ou de la frugalité. Permettez-moi de dire qu’ils font une grave erreur à se focaliser sur le repère du PIB et de son évolution. Le PIB enregistre seulement les flux d’échanges monétaires et ne dit rien sur la nature réelle de ces échanges: ils peuvent concerner des objets matériels, contenant beaucoup de matières premières, ayant consommé beaucoup d’énergie pour leur fabrication, et dégager du CO2 parce qu’ils viennent de loin, mais ils peuvent aussi être immatériels, informationnels ou relationnels et donc parfaitement compatibles avec les exigences nouvelles qui motivent la “décroissance”.
Et je conclus :
Tout est parfaitement dit dans cette réponse complète de Yoland. Il n’y a vraiment rien à rajouter ni à enlever, et toute la Théorie Relative de la Monnaie s’y trouve parfaitement condensée en un texte court, qui traite toutes les dimensions du sujet dans ses moindres aspérités.
Celui qui souhaite comprendre et expliquer à autrui la Théorie Relative de la Monnaie dans son fondement devrait lire, apprendre et expliquer lui même ce texte. Ce faisant il contribuerait directement à éliminer l’ignorance des mécanismes économiques et monétaires et il réalisera la compréhension véritable du mécanisme de production et d’échange tant local que global, tant dans l’espace que dans le temps, tant dans les causes que dans les effets.
On peut conclure en souhaitant que cette puissante explication, extrêmement claire et précise, puisse contribuer à la compréhension économique et monétaire et bénéficier ainsi à l’établissement d’une économie véritablement respectueuse des libertés.
Bonjour,
Ma remarque n’avait pourtant rien de dogmatique, comme Yoland Bresson le décrète péremptoirement. On peut dire cela sans être un idéologue de la décroissance.
Il est certain que je ne comprends pas grand chose à l’économie ni à la monnaie, et il se peut que ma compréhension du PIB soit erronée.
Bien sûr, ton blog Stéphane, me fait progresser, ainsi que mes échanges sur Twitter et la blogosphère, notamment avec @StanJourdan et @GerardFoucher
Mon Tweet à Gérard tentait de relever que si tout cela ne servait qu’à concourir au toujours plus (matériel ou immatériel) plutôt qu’à du mieux, ce serait gâché.
Car consommer et croître, c’est contenter par de l’avoir (matériel ou immatériel) plutôt que par de l’être. Pourtant, ne sommes-nous pas avant tout des foules sentimentales ?
Ce n’était qu’une remarque, peut-être un rien cynique, qui n’enlève rien au bien que m’avait inspiré le reste du billet de Yoland Bresson et de sa réponse à Gérard.
@jeffrenault Il ne s’agit en rien d’une critique à ton questionnement. C’est seulement une réponse, dans un système logique donné, qui est celui de la relativité de la monnaie et de la valeur.
@Stéphane >
Je comprends cela, et d’ailleurs une critique ne m’aurait pas déranger. Ma réponse laisse sans doute supposer que je l’ai mal pris. 😉
Par contre, ce que je ne comprends pas, c’est de résumer (et ainsi d’enfermer) le c’est gâché à une attitude idéologique.