J’ai plusieurs fois parlé du patrimoine, afin que l’on ne confonde pas d’une part la monnaie et d’autre part ce que l’on possède ou ce que l’on maîtrise, et que l’on échange et mesure en unités monétaires, qu’on appelle “richesses” en oubliant souvent que ce qui est considéré comme une richesse pour l’un ne le sera pas forcément pour l’autre et qu’il n’existe pas de mesure absolue de cette chose là.
Mélanger les deux, la monnaie et la “richesse” est source d’énormes erreurs de raisonnement, comme de considérer que l’épargne serait monétaire, alors qu’elle se constitue de tout ce qui est valeur, biens matériels, comme immatériels, dont la monnaie n’est qu’une part.
Il est de la liberté de chacun que d’arbitrer la part de monnaie que l’on souhaite conserver vis à vis de ce que l’on a ou ce que l’on maîtrise par ailleurs.
Et l’homme est avant tout riche aussi de lui même, de sa maîtrise qui sont son savoir-faire, ses connaissances, les relations qu’il a avec autrui, qui sont une valeur incommensurable, base de toute économie, seule base universelle, immatérielle mais bien réelle, sans laquelle il n’y a tout simplement pas d’économie du tout. Si cette richesse incommensurable n’avait pas de valeur économique, alors si on enlèvait tous les hommes de la planète, il devrait rester une économie. Quelle absurdité de prétendre que l’homme n’est pas la base de toute valeur, et ne devrait pas être celle de la monnaie !
J’ai parlé de patrimoine dans “révolution fiscale ? non ! révolution conceptuelle !” mais aussi dans “Nombre de Français par patrimoine” ou encore “Révolution Fiscale, Progressivité et Relativité“. Il vous suffit de chercher “patrimoine” sur le moteur de recherche pour avoir accès à l’ensemble de ces posts.
Et là je profite d’un très bon post d’Olivier Berruyet sur son blog http://www.les-crises.fr intitulé “ça sent le sapin” pour revenir rapidement sur le patrimoine, en reprenant un de ses graphiques très clair :
Voilà voilà… Ce graphique est suffisamment bien fait pour ne pas mériter plus de commentaires. Chacun se fera son opinion.
Vendredi 25 novembre 2011 :
Le Trésor italien au bord de la rupture.
L’effet « Mario Monti » a fait long feu et l’Italie est de nouveau sous très forte pression pour financer sa dette. Au lendemain du sommet ayant réuni jeudi à Strasbourg le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le nouveau président du Conseil italien, le Trésor transalpin a dû concéder ce vendredi un taux record de 7,81 % pour placer 8 milliards d’euros de dette à deux ans, soit plus de 3 points de pourcentage de plus que lors de l’émission réalisée le 26 octobre.
Rome a également payé un taux record de 6,5 % pour émettre 2 milliards d’euros d’obligations à 6 mois.
Les marchés ont sans surprise très mal réagi au résultat de ces deux adjudications. En début d’après-midi, le taux référence à 10 ans grimpait de 21 points de base, à 7,32 %.
La différence de taux avec l’Allemagne, appelée prime de risque ou « spread », est repassée au-dessus des 500 points de base dans le sillage de l’opération pour la première fois depuis le 16 novembre. Signe de l’inquiétude des marchés, la Bourse de Milan a creusé ses pertes après cette émission et cédait 1,84 %. Sur le marché des changes, l’euro est tombé jusqu’à 1,3225 dollar, son plus bas niveau depuis début octobre.
Outre le fait que ces taux d’emprunt sont jugés insoutenables sur la durée pour la péninsule, dont l’encours de dette atteint 1.900 milliards d’euros, soit environ 120% de son PIB, l’Italie n’a attiré qu’une demande relativement modeste des investisseurs malgré ces rémunérations très attractives. Les intervenants n’ont proposé que 11,7 milliards d’euros sur l’opération à deux ans et 3,2 milliards sur la souche à 6 mois, soit des ratios de couverture respectifs de 1,47 et 1,59.
Pour l’heure, cela a suffi pour que le Trésor italien emprunte le maximum de 10 milliards d’euros qu’il escomptait ce vendredi, mais les marchés craignent qu’une crise de liquidité empêche à terme Rome de refinancer sa dette, même à des coûts astronomiques. Un phénomène de très mauvais augure alors que se profile lundi et mardi des adjudications à long terme.
Dans ce contexte de tensions extrêmes, la chancelière allemande a réaffirmé jeudi son opposition aux euro-obligations, jugées par bon nombre de spécialistes comme l’une des clefs de sortie de crise. Autre piste souvent mise en avant, la monétisation des dettes par la BCE, via une création monétaire illimitée, est également au point mort. L’Allemagne et la BCE y sont en effet farouchement opposées, même si l’institution de Francfort a déjà acheté pour plus de 190 milliards d’euros d’obligations périphériques depuis le début de la crise.
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20111125trib000666768/le-tresor-italien-au-bord-de-la-rupture.html