Quel financement pour quel revenu de base en France ?

Le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprises “CJD” vient de publier fin 2011 Objectif Oïkos où arrivent en tête de ses propositions l’allocation universelle associée à un impôt généralisé sur les actifs nets. On y trouve les 12 propositions :

– Une allocation universelle
– Une taxe générale sur l’actif net
– Des biotaxes introduites progressivement pour préserver le capital nature
– La compétitivité des entreprises renforcée par la suppression de l’IS et la réduction des charges sociales sur les salaires
– Un bulletin de rémunération simple et lisible
– Un passeport Oïkos permettant la capitalisation de “miles”
– Un nouveau droit de l’entreprise
– Une bourse éthique à viscosité assurée
– La séparation des activités de banque de dépôt et banque d’investissement
– La suppression de l’argent liquide
– La maîtrise des niveaux de la dette et de la pression fiscale
– La signature d’un pacte fédérateur afin de permettre la naissance des Etats-Unis d’Europe avant 2020.

Je ne peux manquer de faire le rapprochement entre les deux premières mesures proposées et le Dividende Universel d’une part évidemment, mais aussi pour la deuxième de l’impôt relatif. Il s’agit bien en effet outre de simplifier l’impôt sur le revenu, en y intégrant le Dividende Universel, de simplifier et généraliser “l’impôt sur la fortune”, qui tel que calculé sur l’actif net (actifs moins dettes), sur un taux d’environ 1% / an rétablirait l’équité et la lisibilité pour tous.

Or, Marc de Basquiat vient de soutenir sa thèse, que Yoland Bresson a accompagnée, et arrive à des conclusions similaires, proposant un IURP (Impôt Universel du Revenu et du Patrimoine) de 20% sur le revenu et de 1% sur les actifs nets, s’étant appuyé notamment sur l’outil de simulation “révolution fiscale” mis en ligne sur la base des travaux de Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez.

Le résultat est un coût négatif, et via une réorganisation de l’Etat et de ses mécanismes dépassés, on aboutit à un Revenu de Base inconditionnel de 400 € / mois pour les adultes et 200 € / mois pour les mineurs.

Et que nous dit le raisonnement selon la TRM ? La TRM outre nous donner un rapport entre le Revenu de Base et la masse monétaire (masse monétaire dont l’augmentation est parfaitement arbitrairement distribuée actuellement et qu’il faut considérer en terme d’actualisation permanente vis à vis de la TRM) qui arrive à un résultat de même montant (sous réserve d’actualisation), nous permet aussi une approche entre le lien entre Revenu de Base (RB) et Revenu Minimum du Travail (RMT).

En effet supposons une zone économique à Dividende Universel.  Dans une telle zone chaque homme est considéré à minima comme possédant sa base monétaire, monétisant sa propre production relative et jouissant de la liberté de son temps au même titre. Il est donc émetteur de trois potentiels minimaux : son temps, sa production, et capacité d’échange avec autrui.

Si donc cet homme travaille pour un autre homme (ou un groupement d’autres hommes), il ne garde que son Revenu de Base comme capacité d’échange, tandis qu’il offre ce temps, ainsi que sa production, à celui qui le paye pour cela. Et donc il est en droit d’estimer devoir recevoir à minima deux fois le montant du revenu de base.

Il serait payé uniquement pour une astreinte sur son temps de disponibilité, sans donner sa production, qu’il pourrait estimer ne devoir recevoir de lui à minima qu’une seule fois le revenu de base, tout comme s’il ne vendait uniquement que sa production à autrui sans lui donner son temps.

Ce qui fait qu’on doit s’attendre à ce que RMT = RB + 2 RB = 3 RB dans une telle économie.

Or en France nous avons bien (environ) en 2012 un RB = 450 € / mois et un RMT = 3 x 450 € = 1350 € / mois, à ceci près que ce RB n’étant pas cumulable la mécanique de développement économique est totalement grippée, les choses étant bloquées sur toute la longueur du “grand fossé”, comme nous l’avons démontré plusieurs fois.

Ceci ayant été précisé, nous voici donc avec des approches entreprenariales, économiques, et ingéniériales convergeant toutes vers la même conclusion et les mêmes montants. Peut-être que les propositions pour 2012 des partis politiques devraient s’en inspirer avant d’annoncer des chiffres et/ou des mécanismes qui risqueraient de casser les éléments du problème au lieu de le résoudre.

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(3 commentaires)

  1. Je crois qu’il y a un bug dans une de vos phrases, j’ai beau la relire je ne comprends pas bien ce qu’elle veut dire: «sans donner sa production, qu’il pourrait estimer ne devoir recevoir de lui à minima qu’une seule fois le revenu de base». Qui est «lui»?

    Sinon, vous oubliez quelque chose, vous considérez dans ce système qu’il y a du travail disponible. Or, avec le progrès technique et l’impossibilité de transformer tous les «inadaptés» en «adaptés» à de nouveaux emplois par la simple magie de la formation, le nombre d’emplois à pourvoir va en diminuant. C’est tant mieux, c’est le sens du progrès depuis que l’Homme est Homme 🙂

    Néanmoins, il faut alors se rendre à l’évidence que tout le monde ne pourra pas recevoir de revenu du travail (temps et/ou production). Or il est très clair et net que 400€ par mois ne suffit pas pour vivre aujourd’hui.

    Aussi faut-il instaurer un revenu de vie qui permette de vivre, c’est à dire se loger, manger et subvenir aux besoins et droits fondamentaux. Pour le reste, les extras relèvent du confort et donc pourquoi pas d’un travail contre rémunération.

    Qu’en dites-vous?

  2. “vous considérez dans ce système qu’il y a du travail disponible. Or, avec le progrès technique et l’impossibilité de transformer tous les «inadaptés» en «adaptés» à de nouveaux emplois…”

    Stop ici.

    Car en effet selon la TRM il ne peut y avoir “d’emplois”. Car “emploi” signifie qu’il y aurait d’une part des “patrons” et de l’autre des “salariés” les uns fournissant le “travail” et le “revenu monétaire” venant avec.

    Or la TRM ne reconnaît que des hommes libres produisant et échangeant leurs productions matérielles ou immatérielles, dans l’espace et dans le temps.

    Il n’y a donc aucun “emploi”, aucun “patron” aucun “salarié”, ni aucun référentiel privilégié qui puisse dire qui est quoi et qui fait quoi.

    Il n’y a que des hommes libres et aucune valeur absolue de quoi que ce soit.

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