Les civilisations esclavagistes ne sont pas notre modèle

Claude Guéant a bien fait de lancer le débat. Car d’un point de vue relativiste toute idée est digne d’écoute et peut faire l’objet d’un débat critique jusque dans ses fondements.

Il affirme ainsi “Toutes les civilisations, toutes les pratiques, toutes les cultures, au regard de nos principes républicains, ne se valent pas” et il ajoute “Cela veut dire très clairement que, pour nous, tout ne se vaut pas. Pour la gauche, apparemment, si j’en juge par les réactions que j’ai entendues ce matin, tout se vaut” .

Il est symptomatique à ce propos que Contrepoints publie un post qui ré-interprète le propos en utilisant le terme “relativiste” qu’ils ne comprennent pas : « Contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas ».

Car il est plus simple de rejeter ce qu’on ne comprend pas, ça évite de faire l’effort de comprendre.

Preuve ontologique de Gödel (wikipedia)

L’auteur ne comprends pas le principe de relativité qui est un principe fondamental de symétrie. Or il n’y a pas de liberté sans symétrie.

On peut en effet défendre les droits de l’homme sans chercher à les IMPOSER à autrui. Pourquoi ? Parce que les libertés ne S’IMPOSENT PAS.

Ceux qui prétendent vouloir IMPOSER leurs vues à autrui, quand bien même ils se draperaient dans les droits de l’homme pour le faire, ne font qu’agir CONTRAIREMENT à ce qu’affirment ces mêmes droits.

Accepter un ensemble cohérent de fondements n’est pas un acte imposé par définition, mais un acte d’acceptation consciente. Un acte libre.

Mais évidemment comprendre qu’il n’existe de liberté que relativement à celle d’autrui est difficile pour qui prétend qu’il n’existe qu’une unique définition conceptuelle de la réalité et par là même applique le matérialisme absolutiste.

Le matérialisme absolutiste est réfuté d’un point de vue physique par Albert Einstein depuis 1905 (quoiqu’on puisse même remonter à Lavoisier en 1777) et réfuté au plus profond même des concepts par Kurt Gödel dès 1933 par le premier théorème d’incomplétude, qui implique le second théorème d’incomplétude, qui est l’expression logique de la relativité fondamentale de la cohérence de tout modèle (y compris donc celui constitué par les droits de l’homme).

Kurt Gödel en 1925 (wikipedia)

L’absolutiste justifie ainsi l’imposition de ses croyances absolutistes par pure ignorance. Cela implique le prosélytisme, la violence, les guerres, la propriété déclarée unilatéralement comme absolue et in-fine l’esclavage, la négation même des droits de l’homme, comme le fait par exemple l’Allemagne avec la Loi HARTZ IV.

Il est donc symptomatique d’une profonde incohérence que les tenants du « nous » cité par Claude Guéant, prennent un pays esclavagiste comme modèle dans leur discours.

Or, et ceci est démontrable directement par référence à la première génération des droits de l’homme et leurs versions successives, les civilisations esclavagistes ne sont absolument pas compatibles avec celles qui adoptent les droits de l’homme.

De quelle valeurs logiques un modèle de pensée contradictoire peut-il donc se prévaloir ? La réponse est d’aucune, car un modèle contradictoire permet de démontrer tout et son contraire.

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