Résoudre le paradis

Les paradis fiscaux seraient un problème.

Pourquoi ? Parce que “l’argent” qui s’y trouverait ne pourrait passer par la case “fiscalité” et ne participerait donc pas à “l’effort commun”…

Un raisonnement dicté par des catégories conceptuelles réductrices, qui évacue la compréhension de la dimension monétaire de la question.

La Théorie Relative de la Monnaie introduit un raisonnement simple, qui apporte un éclairage fondamentalement nouveau sur ce “problème”.

Pour mieux le comprendre on peut non seulement lire la TRM et en vérifier soi même les raisonnements et conclusions, mais on peut aussi sur ce sujet précis se référer à cet ancien post contenant une vidéo et des graphiques, ou encore on peut lire attentivement ce post, en se munissant d’un tableur, et aboutir soi-même aux conclusions, sans se laisser aller à la paresse intellectuelle qui consisterait à répéter des poncifs qu’on aurait pas vérifié soi-même.

La TRM nous fait remarquer que la monnaie n’a pas de valeur en terme quantitatifs, mais relativement à la moyenne monétaire par citoyen de la zone concernée. Ainsi on comprend facilement qu’il n’est pas la même chose de posséder 1000 pour une moyenne de 50 000 de monnaie par citoyen, que pour une moyenne de 1000 000 de monnaie par citoyen.

Mais alors donc que se passe-t-il si on verse un Dividende Universel inconditionnel à tous les citoyens de la zone monétaire concernée ? Nous allons simuler trois groupes d’individus “pauvres”, “moyens” et “paradis fiscaux”, en regardant comment évolue dans le temps leurs sommes monétaires.

Pour faire simple nous calculons un Dividende de 10% / an de la masse monétaire totale, répartie inconditionnellement entre les trois groupes et regardons l’évolution année après année.

Tout d’abord quantitativement :

évolution de la quantité de monnaie de chacun des groupes

Alors bien sûr, l’argument de celui qui s’arrête à ce premier graphique peut être de dire “voyez si on donne à tous inconditionnellement, les riches recevant autant que les pauvres, alors l’écart ne se réduit en rien, et le riche échappant à l’impôt dans son paradis fiscal reste hors de la contribution commune”.

Ou un libertarien ferait des phrases fausses, en affirmant “les prix montent avec la monnaie, donc le Dividende Universel est à somme nulle, ce qui est gagné est perdu par l’inflation”. Ce qui non seulement est faux, mais en sus invalide toute réticence relative à un Revenu de Base, puisque si c’est vraiment “à somme nulle” il n’y a donc aucune contre-indication pour le faire. La vérité est ailleurs…

Celui qui réfléchit et ne répète pas des poncifs éculés comme il réciterait des mantras, sait bien que la monnaie, comme tout autre bien économique, n’a pas de valeur absolue.

Notamment il se dit que si une unité de monnaie “perd de sa valeur relative” année après année, si donc la masse monétaire augmente, l’individu reçoit aussi un dividende universel. Il y a donc un bilan entre “ce qui est perdu par dilution” et “ce qui est gagné par augmentation”, qui ne saurait se calculer en lançant des phrases en l’air, mais uniquement suite à un calcul rigoureux, pas bien compliqué au demeurant…

Il évalue donc année après année comment évoluent les pouvoirs d’achat relatifs de chacune des sommes monétaires considérée, en divisant la somme augmentée du dividende universel par la moyenne de la monnaie existante par citoyen à l’instant t du calcul.

Et donc maintenant relativement :

Evolution du pouvoir d’achat relatif de chacune des catégories,
bénéficiant d’un Dividende Universel inconditionnel.

Le pouvoir d’achat relatif “moyen” ne change pas, le pouvoir d’achat relatif “pauvres” augmente, tandis que le pouvoir d’achat relatif “paradis fiscal” diminue (et on démontre que dans ces conditions ils convergent tous, lentement mais inexorablement, vers la moyenne).

Ceci par la simple distribution du Dividende Universel inconditionnel (Revenu de Base).

Sans administration fiscale pléthorique, sans besoin d’invoquer l’évasion fiscale et toute autre type de pis-aller inconséquent.

Au contraire se placer dans la fausse nécessité “d’aller chercher l’argent là où il est” non seulement pose un problème de droit de propriété (cf voir Chypre et comprendre), mais permet de gagner un maximum de temps, puisque tant que cela reste impossible, l’assèchement monétaire poursuit son oeuvre destructrice.

Par ailleurs on ne voit pas en quoi le fait que les prix auraient monté du fait de l’inflation, change quoi que ce soit au fait que les pouvoirs d’achats relatifs des uns et des autres ont tendance à converger à terme. L’écart de pouvoir d’achat relatif des uns et des autres converge bien de façon lente mais irréfutable, quel que soit le niveau des prix. L’argument qui dirait donc que l’inflation compense la création monétaire est faux quand on regarde précisément les pouvoir d’achat relatifs des individus, en précisant comment la monnaie est distribuée.

Celui qui a compris ce raisonnement est donc parfaitement en mesure de l’expliquer rigoureusement à autrui.

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