Il m’a semblé pertinent de compiler dans ces cinq seules pages un approfondissement sous forme de commentaires des quatre libertés économiques de la Théorie Relative de la Monnaie.
En tenant compte des difficultés de compréhension que j’ai pu constater sur certains points, dues pour l’essentiel à la difficulté qu’il peut y avoir de changer ainsi de paradigme de référence, j’y ai apporté de manière condensée, des éléments qui peuvent aider le nouveau lecteur à découvrir plus aisément le contenu et le sens effectifs de la TRM.
Bonjour,
Je vois un problème de fond sur les conditions de respect de la liberté n°1 “l’homme est libre d’utiliser les ressources, sans nuire”.
SI on veut un système d’échanges économiques, il faut garder en mémoire quelquepart les transferts de monnaie. Cela se fait par le don d’un billet de l’un à l’autre, ou des écritures dans un cahier, des écritures dans des fichiers informatiques etc…
Les projets Open UDC et coin sont basés sur internet et l’informatique, qui consomment beaucoup de ressources.
Il est prouvé que dans un futur plus ou moins lointain, les ressources ne seront plus accessibles à l’homme, du fait de l’usure et de la transformation des éléments (second principe de la thermodynamique).
Autrement dit, quand on met en place une monnaie libre aujourd’hui au moyen d’internet, on s’approprie une ressource en métal et en énergie qui manquera dans quelques millénaires à celui qui voudra simplement bêcher son jardin.
Est-ce que cet aspect écologique est pris en compte par la TRM?
La TRM ne dit pas qu’une monnaie libre doive sur déployer sur internet, sur un arbre, dans l’air, dans l’espace, marquée sur la main, ou incrustée dans le verre, ou encore émise par des sons.
Ces notions de supports ne concernent absolument pas la TRM, il convient de ne pas mélanger des sujets qui sont parfaitement indépendants.
Par exemple le théorème de Pythagore reste le théorème de Pythagore, qu’il soit émis par la bouche, écrit sur un papyrus, gravé sur une plaque en métal, sur de la pierre, ou écrit dans un fichier informatique.
Tous ces supports ne modifient en rien le théorème.
Tout à fait ne confondons pas … ! Mais je vais tenter de mieux exposer mon souci.
Après avoir lu quelques textes sur la décroissance (en particulier Georgescu Roegen), je me demandais quelle est la conséquence pour la TRM du postulat : “liberté d’utiliser les ressources, mais ne pas nuire”.
Si on a un DU à 10%/15% qui au final permet à chacun sur Terre d’avoir 3 ordinateurs, 2 voitures, un téléphone tous les 6 mois etc… on puisera plus dans les ressources que dans notre système actuel non libre. Et on aurait du mal à respecter cette obligation : “ne pas nuire”, en l’occurrence aux générations futures qui aimeraient bien avoir au moins un peu de fer pour leurs outils agricoles, du pétrole pour faire des objets utiles en plastique…
Si je veux une monnaie libre, je veux aussi surtout que personne ne soit défavorisé dans l’accès aux ressources. Car au final cette monnaie sert à se procurer au moins des ressources de base pour vivre, qui ne changent pas beaucoup dans l’espace et le temps. Il ne faudrait pas que la monnaie libre soit encore plus néfaste que la monnaie non-libre.
Donc je me demandais si il y avait moyen de prendre en compte les limites de la Terre.
En 1750, 2015 ou 2275, il serait erroné et contraire à la TRM que d’affirmer que telle ou telle valeur économique puisse être désignée et interprétée comme n’étant pas relative à l’individu du lieu et du moment où il l’estime.
Il y a donc ici une grande confusion entre des valeurs économiques parfaitement relatives d’un côté (“ressources”), et l’unité de mesure économique (métrique) que l’on peut en faire relativement à une valeur économique libre, que l’on nomme monnaie.
Pour comprendre ce point, qui là encore dissocie des éléments parfaitement indépendants, il possible, en complément de l’étude de la Théorie Relative de la Monnaie, de visionner des vidéos qui l’approfondissent, et particulièrement celle de l’université d’été du Revenu de Base, mais aussi et surtout celle de l’Ubuntu Party 2014 où est expliqué plus précisément la notion de métrique et ce que recouvre ainsi la notion de monnaie.
D’accord, la valeur des ressources est relative…
Mais je ne comprends pas l’importance de la Liberté 1 pour l’élaboration de la monnaie libre : “l’utilisation des ressources doit être conforme à la non nuisance”. Je n’arrive pas à le voir clairement dans les équations et le principe du DU.
Par exemple : dans un désert, tous les habitants reçoivent leur DU, et on a un individu qui possède l’unique puits et commercialise l’eau :
1) Est-ce que cette situation d’accaparement détruit l’idée de monnaie libre?
2) Est-ce qu’une monnaie libre aura au contraire tendance à réduire ce type de situation?
La monnaie fait partie des ressources. C’est même une méta-ressource puisqu’elle permet l’accès à d’autres ressources par l’échange.
Appliquer les 4 libertés économiques se fait donc d’abord et avant tout sur la méta-ressource, la plus importante de toutes = la monnaie.
Mais une monnaie libre, si elle est nécessaire pour établir une économie libre, n’est pas suffisante pour cela.
S’il s’avère que, malgré la monnaie libre, une ressource ne peut toutefois pas être accédée via cette monnaie, dans un degré de nuisance important, alors, il devient nécessaire de vérifier si les 4 libertés économiques s’appliquent correctement aussi concernant cette ressource relative.
Mais une monnaie libre respectant elle-même les 4 libertés économiques dans sa solution essentielle même, les nuisances des autres ressources seront réduites par rapport à une situation équivalente où c’est une monnaie non-libre qui serait utilisée.
C’est ainsi qu’il faut comprendre qu’une monnaie libre, solution des 4 libertés économiques, n’est pas la seule ressource à laquelle ces 4 libertés s’appliquent, pour établir une économie libre.
C’est comme dire : pour développer des logiciels libres, il faut d’abord et avant toute chose, prioritairement, construire le noyau libre, et le système d’exploitation (OS) libre, qui permettra ensuite de produire les autres logiciels libres. Le noyau/OS est primordial, fondamental, nécessaire, mais n’est pas suffisant pour libérer toute l’informatique.
Est ce qu’il y a une démonstration pour l’affirmation ? “une monnaie libre respectant elle-même les 4 libertés, les nuisances seront réduites par rapport à une situation équivalente ou c’est une monnaie non libre qui serait utilisée”
Historiquement, j’ai l’impression que c’est le contraire. Plus l’espèce humaine accroît sa “joie de vivre” en achetant des choses avec une monnaie abondante, plus elle arrive au moment où elle niera la liberté n°1 pour des ressources vitales (comme l’eau qui va un jour manquer brutalement à Las Vegas ou en Californie ). Par contre, quelqu’un qui n’a pas de monnaie se contente de survivre et pollue beaucoup moins!
Mais si c’est “utiliser les ressources” seulement au sens du “code source” comme un logiciel libre, et non pas les ressources naturelles, alors je comprends bien cette liberté.
Concernant “Est ce qu’il y a une démonstration pour l’affirmation ?” et ce qui suit, il est expliqué qu’on ne peut pas comprendre les 4 libertés économiques séparément.
Notamment :
“Historiquement, j’ai l’impression que c’est le contraire” est une affirmation qui est un non-sens à double titre :
– Il n’y a jamais eu d’implémentation de monnaie libre permettant d’affirmer le pour ou le contraire, or seule l’expérience permet d’établir un point de vue relatif falsifiable.
– Par ailleurs la Liberté 2 implique que “l’impression” est un point de vue parfaitement relatif, qui ne saurait s’imposer à autrui, qui peut parfaitement adopter un point de vue contraire, ou un point de vue sans intérêt relativement au sujet “impressionné”.
Enfin :
“ressources vitales (comme l’eau qui va un jour manquer brutalement à Las Vegas ou en Californie )”
La qualité de “ressource économique” tout autant que la qualité de “vitale” sont des estimation parfaitement relatives, non-seulement vis à vis de la nature même des objets considérés (valeur économique, ou non-valeur économique), que de l’estimation du prix de ce même objet relativement à l’observateur.
Or une monnaie libre ne choisit pas ce qui est “ressource” ou bien “non-ressource”, “prix élevé”, “prix faible”, “abondance”, ou “rareté” etc… Puisqu’elle ne se produit que relativement aux hommes qui l’adoptent, et aucunement d’autre manière. C’est l’homme qui évalue le point de vue relatif sur un objet économique, tel que décrit par la liberté n°2, pas la monnaie.
Pour mon “impression”, par définition non démontrée, je me base sur la proto monnaie libre, le premier centime de DU distribué en France dans les années 1700 ! (http://www.creationmonetaire.info/2012/02/un-resultat-remarquable-de-la-trm.html).
Ca correspondrait (pour moi seul) au début de la révolution industrielle, qui oblige maintenant les hommes à gérer les situations nuisibles aux ressources Tchernobyl et Fukushima. Mais ce n’est qu’un point de vue personnel momentané.
Mais je pense avoir compris en faisant l’analogie avec la philosophie du logiciel libre.
Linux est une base pour une informatique libre.
Par analogie, mon souci serait que grâce à cette liberté on se retrouve avec moins de liberté, par une profusion d’entreprises qui exploitent librement ce noyau et ne respectent pas les règles du logiciel libre.
Et ce n’est pas un souci pour les promoteurs du logiciel libre…