Dans une information publié ce jour, on apprend que l’Allemagne reconnaît la valeur Bitcoin pour l’intégrer dans son modèle économique et social, ce qui implique que cette valeur vient intégrer les bilans des entreprises comme toute autre valeur. On se demande bien d’ailleurs comment il pourrait en être autrement de quoi que ce soit, et c’est exactement ce que j’annonçais dans Monnaie Libre n°35 où Thibault posait des questions concernant les monnaies libres décrites par la TRM.
Je précise bien valeur mais pas monnaie, et surtout pas monnaie libre. Car il faut toujours revenir à la nature du code sous-jacent générant le candidat monétaire.
La limitation dans le temps à 21 millions de bitcoin, fait que passé la date où cette limite sera atteinte, le flux des hommes renouvelé dans le temps ne se trouvera pas dans les mêmes conditions que les initiateurs de cette monnaie, qui créent le bitcoin actuellement et depuis 2009. Cette remarque doit faire comprendre le problème de la non-symétrie dans le temps de ce candidat monétaire. C’est un premier point.
La génération de cette valeur, sur la base de la puissance machine, doit faire comprendre à son tour, que la non-symétrie spatiale entre les hommes adoptant cette monnaie est manifeste.
Par ailleurs une réflexion simple permet de comprendre que la génération spatiale non-symétrique implique la non-symétrie temporelle, puisque dans le futur, ceux qui hériteront de ceux qui ont le privilège de génération le plus grand, se trouveront en sur-valeur par rapport à ceux qui n’en héritent pas , et ceci même si une forme de symétrie temporelle était adoptée en tant que possibilité de création limitée en flux, mais non limitée en quantitatif. Le privilège peut alors se perpétuer d’héritiers en héritiers.
Enfin une réflexion toute aussi simple permet de comprendre que la non-symétrie temporelle des hommes à un instant “t1” ayant un droit plus important que des hommes à un instant “t2” devant la création, implique aussi une forme de non-symétrie spatiale, puisque à “t2” des hommes héritant du privilège établi en “t1” se trouvent à cet instant en sur-valeur créée par rapport à ceux qui n’héritent pas de ce privilège.
Il s’agit donc pour résumer d’une non-symétrie spatio-temporelle devant la création du candidat monétaire.
Cette valeur est donc légitime en tant que valeur, ou monnaie privatrice, mais non-légitime en tant que monnaie libre. Une monnaie libre qui est une monnaie qui est cohérente avec les 4 libertés économiques dans l’espace-temps implique forcément la symétrie spatio-temporelle entre les individus, seule base fondamentale de toute économie. La liberté étant non-nuisance vis à vis d’autrui, une caractéristique fondamentale de symétrie entre individus.
Quelle est forme d’une monnaie libre ? Cette monnaie est créée uniquement sur la base des individus, et cette création est continue, c’est à dire qu’elle n’est pas limitée en quantitatif, mais elle est limitée en flux total alloué à chaque individu durant son espérance de vie moyenne, puisque le flux des individus lui-même est fini, quoique quantitativement lui-aussi sans limite.
C’est donc par essence la nature même d’un système monétaire démocratique. La Théorie Relative de la Monnaie a pour essence de démontrer que c’est la seule classe de solutions cohérente avec ses fondements.
Et comment se décline une monnaie cohérente avec la TRM ?
Concrètement soit dans le projet Monnaie M, soit dans le projet OpenUDC, soit encore dans la mutation d’un système existant dans un système monétaire à Revenu de Base à condition que son calcul soit proportionnel à la masse monétaire(t) par individu(t) et cohérent avec la dimension temporelle de l’espérance de vie, soit dans les trois, soit encore dans d’autres initiatives cohérentes avec les principes qui fondent une monnaie libre.
Tout individu peut donc adopter le développement, la mise en oeuvre et l’adoption d’une monnaie libre. Il n’y a aucun obstacle à cela.
Mais les qualités d’une monnaie libre ne se trouvent pas dans la valeur (ou encore dans la monnaie privatrice) Bitcoin. Ainsi un détenteur des fondements d’une monnaie libre, reconnaît facilement, et nomme du nom correct ce qui est libre et ce qui est privateur.