Depuis ce premier post de 2010 sur l’émergence du bitcoin, la structure de ponzi de cette valeur numérique continue son développement. Stanislas Jourdan a depuis brillamment résumé une analyse parfaitement compatible avec la Théorie de la Monnaie relativement à la problématique de la définition d’une monnaie libre.
Avec désormais 7 milliards de dollars de capitalisation apparente (fondée sur la mesure des quelques échanges instantanés bitcoin – $), la valeur numérique démontre sa capacité à manifester l’existence d’autres fondements économiques inconcevables par les hommes attachés aux seules valeurs existantes, une manifestation des ğvaleurs.
Un tenant de la TRM ne disqualifie donc pas le bitcoin comme valeur économique. Du fait du principe de relativité, le champ de valeur économique n’existe pas en effet en dehors de l’individu(t) qui l’estime librement, et donc le bitcoin constitue bien une valeur économique libre, comme peut l’être toute autre valeur, du moment que des individus(x,y,t) l’estiment ainsi de leur propre côté.
Alors en quoi consiste donc l’analyse relativiste ici ? Elle consiste en le fait de disqualifier une valeur spécifique comme monnaie libre, dans la mesure où cette valeur spécifique n’est pas une valeur produite par l’ensemble des hommes(t) et des hommes(t+dt) voulant adopter une monnaie libre.
Une monnaie libre n’est pas une valeur comme les autres. C’est justement parce qu’elle est produite par tous de façon symétrique, et pas par quelques uns qu’elle peut légitimement jouer le rôle de compensation d’échange universelle, dans l’espace et dans le temps. Un temps où les individus n’existent pas, mais sont remplacés dans le flux(t) par des individus(t+dt) qui ne sont pas les individus(t), ce qui au bout d’une espérance de vie “ev” conduit à ce que l’ensemble des individus(t) est remplacé par de tout autres individus(t+ev) déconnectés par une distance temporelle à la fois finie (80 ans) et infinie (ces hommes ne se rencontreront pas).
Ainsi, afin d’être cohérent avec les 4 libertés économiques, le principe de relativité, et la compréhension que l’individu n’existe que dans le temps et pas de façon absolue, une monnaie libre n’existe que si dans l’espace(t) aucun individu(t) ne produit plus de monnaie que les autres, et que dans le temps chaque individu aura produit pendant une 1/2 durée de vie la même proportion relative de monnaie que tout autre individu pendant cette même durée.
En conséquence de quoi une valeur économique quelconque qui n’est pas créée sur la base d’un dividende universel proportionnel à la masse monétaire ne peut être candidat au titre de monnaie libre selon la TRM. Un tenant de la TRM la nommera donc valeur économique libre, ou encore monnaie non-libre, ayant ainsi parfaitement déterminé ce qu’est ou n’est pas une monnaie libre, une monnaie où aucun utilisateur n’est privilégié devant la création monétaire, ni dans l’espace, ni dans le temps, se référant à la symétrie temporelle.
Tout autre type de création monétaire constitue donc une violation de la liberté des autres individus(t1 ou t2), devant la création monétaire, une violation du principe de relativité qui conduit les utilisateurs créateurs asymétriques d’une telle monnaie non-libre, de privilégier leurs propres valeurs au détriment des autres utilisateurs. Ce qui de fait, ne peut constituer, pour ces derniers entrants, une valeur de référence à laquelle ils participeraient de la même façon que les autres utilisateurs et dans laquelle ils appliqueraient librement la 4ème liberté économique constituant pour eux-mêmes en la mesure, la comptabilité, l’affichage des prix, de toute valeur économique. Ils seraient soumis aux densités et variations arbitraires de création monétaire qui ont été effectuées ou s’effectueront ici où là dans l’espace-temps.
De la même façon un logiciel non-libre ne se modifie, n’évolue, ne se déploie, qu’en fonction des seuls créateurs ou possédants ultérieurs de ce logiciel, tandis qu’un logiciel libre donne les mêmes possibilités de modification et de déploiement, à tout utilisateur présent ou futur sans privilège aucun, même du créateur.
Ceci étant compris on peut apprécier l’excellent post de Pierre Noizat, tenant du bitcoin ” peut-on s’affranchir de l’argent par les nouvelles monnaies ? ” en ce qu’il analyse les codes des différentes monnaies officielles ou locales, ou autres, pour montrer ce qu’Olivier Auber a appelé fort efficacement la ” perspective numérique “. En cela ce post serait une excellente introduction à la seule liberté 0 de la TRM : le choix par l’individu du système monétaire, référent fondamental de l’économie qui en dépendra. Pierre Noizat qui était invité de Monnaie Libre n°41 pour nous parler du bitcoin.
Tout comme le choix d’utiliser des logiciels libres ne conduira pas aux mêmes espaces informatiques que le choix de s’assujettir à des logiciels non-libres.
Ayant parfaitement compris ce point, un tenant de la TRM participe au développement, adopte, utilise, un logiciel libre développant un protocole monétaire libre tel que OpenUDC, sans pour autant dénigrer les autres valeurs économiques, mais en les qualifiant correctement selon leurs caractéristiques libres ou non-libres, tout en étant en mesure d’expliquer pourquoi et comment il s’en tient à une telle référence sans aucune incohérence devant les valeurs économiques.