Après avoir fait un zoom relativiste sur le Vénézuela nous revenons en Europe et plus particulièrement en France qui possède un proto RdB sous la forme d’un revenu minimum non-inconditionnel et non-cumulable.
Même chose, pour une analyse relativiste complète d’une zone monétaire, nous devons connaître la masse monétaire, mise à jour et publiée régulièrement par la BCE, l’espérance de vie, qui en France est de 80 ans, la connaissance du nombre de citoyens de la zone monétaire (afin de pouvoir connaître la masse monétaire par citoyen), et enfin, concernant ce qui nous intéresse, à savoir la France, l’évolution de son proto Revenu de Base (proto car non-inconditionnel et non-cumulable, les citoyens subissant le Grand Fossé).
Tout d’abord calculons selon ce que devrait être le taux relativiste minimum et celui qui assure la symétrie temporelle :
- c minimum = ln(ev)/ev = ln(80)/80 = 5,5% / an
- c symétrique = ln(ev:2)/(ev:2) = ln(40)/40 = 9,2% / an
Maintenant voyons l’évolution de la masse monétaire M3 actualisée ce 31 Janvier 2014, telle que publiée par la BCE :
Le taux de croissance de cette monnaie est erratique. Ayant varié quasi conformément à la TRM de 1998 à 2008 entre 5% / an et 12% / an, depuis 2009 cette évolution est sortie du cadre variant désormais entre -2% et 3%.
Contrairement au Vénézuela qui crée trop de monnaie, on ne crée pas assez de monnaie. Dans cette monnaie-dette, une monnaie non-libre, les nouveaux crédits ne font en ce moment qu’à peine remplacer les remboursements des anciens.
C’est ce que nous avions déjà vu dès 2009 dans le post “pyramides et monnaie”, mettant en évidence au sein d’une monnaie non-libre des cycles artificiellement construits de flux et reflux monétaires. L’évidence d’une source contrôlée par le centre d’émission des crises économiques cycliques, mis en lumière dans la TRM et que nous avons revus plusieurs fois sous d’autres angles.
Maintenant, nous pouvons voir comment évolue le Revenu de Base Français, non-pas en quantitatif, puisque cela n’a pas de sens (voir la vidéo “le quantitatif et le relatif”), mais bien entendu en relatif à la double masse monétaire par citoyen.
De près de 4% il est tombé progressivement à 2,5%, l’essentiel de la chute ayant eu lieu justement pendant la période 2001 – 2008 où la masse monétaire croissait correctement dans le temps.
Qu’est-ce que cela signifie selon la Théorie Relative de la Monnaie ? Que si la symétrie temporelle a été respectée durant cette période, c’est la symétrie spatiale qui ne l’a pas été. On a créé de la monnaie supplémentaire au détriment du Revenu de Base inconditionnel, ou autrement dit, certains citoyens dans la zone euro se sont vu attribuer arbitrairement de la monnaie commune supplémentaire au détriment des autres.
Maintenant nous pouvons aussi calculer le Revenu de Base relativiste européen selon la masse monétaire par citoyen qui en ce mois de Janvier 2014 s’établit à 30 000 € / citoyen :
- RdB minimum = ln(80)/80*(2*30 000)= 3 286 € / an = 274 € / mois
- RdB symétrique = ln(40)/40*(2*30 000) = 5 533 € / an = 461 € / mois
Le RdB non-inconditionnel et non-cumulable étant en France de 499 € / mois est donc bien valorisé (la France ayant en sus une masse monétaire nationale un peu supérieure à la moyenne des autres pays si on veut être plus précis), mais sa non-inconditionnalité et non-cumulabilité ne lui permettent pas d’être qualifié de libre et correctement établi.
Les autres pays de la zone euro n’ont par ailleurs pas de RdB correctement valorisé ce qui invalide la zone monétaire toute entière de ce point de vue (on ne saurait avoir des zones libres ici et non-libres là au sein d’une monnaie libre).
Un dernier petit zoom pour la route, qui consiste en la vision de la masse monétaire M3 évoluant en nombre de Revenu de Base mensuels :
On y voit qu’en relatif la masse monétaire loin de se stabiliser, est en contraction de -3% sur 12 mois. Certains commencent à parler de récession, comme s’il y avait besoin d’analyser autre chose que le rapport entre les hommes et la monnaie dans l’espace-temps pour voir et comprendre directement ce qui s’est passé et ce qui passe…
La TRM a pour fondement qu’il n’y aucune autre valeur économique fondamentale que l’homme lui-même, seul juge individuel de toute valeur économique, qui ne peut donc être que relative.
Sans telle ou telle valeur relative il reste toujours une économie, mais sans homme que reste-t-il ?
Comment pourrait-il y avoir une valeur commune intermédiaire d’échange et mesure commune de comptabilité qui ne soit donc fondée sur l’homme ? Une telle valeur commune fondée sur l’homme est-elle possible ? Oui, la TRM démontre qu’il est possible d’établir en effet une monnaie libre. Il n’y a pas non plus d’obligation à cela bien entendu, car cette monnaie ne pourrait alors prétendre être libre.
Simon Sarazin vient de démontrer dans un post bien construit qu’il a parfaitement bien compris ce dernier point.