La monnaie en action

Dans le système monétaire privateur en vigueur, la propriété de votre argent déposé dans une banque est violée. Il est utilisé par la banque pour “financer l’économie” selon le terme utilisé. La réalité c’est que la banque “prête” votre monnaie à autrui, y compris pourquoi pas à vos propres concurrents, pour en retirer un intérêt, à son bénéfice exclusif.

Ainsi le système bancaire s’approprie un intérêt sur ce qu’il ne possède pas, par un artifice, qui consiste à profiter d’une ambiguïté non dite sur votre propriété qui aurait été soit-disant “déléguée” à la banque. Qui a jamais été informé que votre crédit comptable, est en réalité utilisée par votre banque à votre détriment et à son profit ?

C’est exactement comme si le comptable d’une entreprise se permettait d’utiliser le chiffre du bilan pour allouer des crédits à son gré, sans que ni le PDG ni l’ensemble des actionnaires soient au courant. Curieusement ce qui semble totalement hors la loi dans un cadre limité tel qu’une entreprise, semble parfaitement normal quand cette entreprise est la société dans son ensemble…

Pourtant le citoyen n’utilise pas une banque pour qu’elle puisse utiliser en violant le droit de propriété, son crédit comptable à son profit. Le citoyen utilise une banque pour avoir un moyen de transaction simple, efficace et rapide. Quand un citoyen veut investir via un prêt, ou via la constitution d’une entreprise, il investit  délibérément et ouvertement son crédit comptable dans un fond d’investissement, ou directement dans l’entreprise choisie ou créée par lui, transformant son crédit comptable monétaire en droit de propriété sur le fond ou l’entreprise (en actions), et assumant ainsi parfaitement un risque réel de perte, tout autant qu’un potentiel de bénéfices, sans nuire à autrui, sans utiliser la propriété d’autrui.

 Coffre fort
(source wikimedia)

Donc cette utilisation des dépôts par les banques, pour cautionner des investissements sans avoir la propriété du crédit utilisé, s’effectue de façon non seulement de façon frauduleuse vis à vis du droit à la propriété, mais contre le citoyen déposant, alimentant ainsi des “valeurs” choisies arbitrairement et unilatéralement par un centre illégitime et spoliateur de l’ensemble de l’économie.

C’est ainsi que par exemple le déposant à la BNP, a permis à la BNP d’investir dans le nucléaire à son propre détriment. Non seulement parce que la BNP s’en octroie les bénéfices alors qu’elle n’avait en rien épargné pour investir, mais en sus si ce cliebt pense que d’autres sources d’énergies sont préférables et qu’il préparait un investissement sur des sources concurrentes !

Savait-il que son crédit était utilisé dans son dos pour installer un monopole nucléaire en France, dont il paye ensuite la facture ? Actualité oblige… mais c’est loin d’être le seul sujet qui pose soucis ! C’est le cas de toutes ces “valeurs” ainsi arbitrairement et frauduleusement développées, qui sculptent la forme de l’économie selon le fait du prince, au détriment de la propriété et de la liberté individuelle.

Et pendant ce temps les crédits aux PME sont bloqués. Comment s’étonner de cet état de fait, quand l’information quant au fonctionnement réel de ce système n’est pas donné ? S’agit-il d’un laisser-aller intellectuel du citoyen, ou d’une règle implicite sciemment non-dite ?

Où est la démocratie quand l’outil de gestion des échanges est géré par un code non démocratique et utilisé non pas comme l’outil symétrique qu’il doit être, mais comme instrument de pouvoir sur autrui ?

Il y a des réseaux bancaires qui utilisent cette règle de façon sensiblement plus éthique, partageant théoriquement décisions et profits avec leurs clients qui sont aussi leurs sociétaires, ce sont les banques coopératives. Toutefois le fonctionnement reste suffisamment opaque pour qu’il soit réellement acceptable.

A l’échelle d’une zone économique la règle “une personne une voix” et “partage des profits” consiste à réellement considérer le citoyen comme propriétaire souverain de son espace économique, à bannir le travail forcé et donc l’esclavage conformément aux droits de l’homme, et donc à créditer chaque citoyen de son pouvoir minimum d’échange universel avec autrui via le Dividende Universel.

La Théorie Relative de la Monnaie a désormais son wiki, afin de faciliter le regroupement des apports des contributeurs.

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(8 commentaires)

  1. Y a du taf mais ce n’est pas impossible…

    Le fond du sujet est de savoir “ce que fait la banque de notre argent et de quel droit”. Le droit est à la fois public (la loi) et privé (les statuts de société ou de coopérative de la banque). A coté du droit en question, dans les limites du droit public, vient s’ajouter notre pouvoir du consommateur d’utiliser ou non les services que lesdites banques nous fournissent (en tout cas de pouvoir faire jouer la concurence dans le cas des banques puisqu’il nous est quasiment obligé par la loi d’avoir un compte chez elles).
    Le fait qu’une banque soit coopérative ou non ne change rien, la gouvernance est simplement différente, nos pouvoirs de consommateur et d’électeur sont les mêmes. Le premier nous permet de nous en aller si on n’est pas satisfait… Le second de faire modifier les mauvaises lois.
    En tant qu’actionnaire d’abord (la coopérative nous le colle d’office si on devient client…, la banque privée si on détient des actions). Si actuellement on n’a pas le choix, on utilise notre argent sans nous demander notre avis, qu’est ce qui empêche – si ça n’existe pas déjà – de créer une banque qui ne serait que gestionnaire payant de l’argent qu’on lui confirait ? (Y a t’il un marché pour cela ?)
    Et en tant qu’électeur. On en revient à la loi, si elle oblige la banque à “prêter” notre argent à des tiers alors que nous en avons décidé autrement ; il ne nous reste plus qu’à faire élire ceux qui modifieront la loi…

    Il faudra dans les deux cas … de l’argent… pour créer la nouvelle banque et pour initier la campagne électorale et/ou de lobbying permettant à la loi d’évoler (et ce blog y contribue).

  2. Dans les religions, ou plutot les anciennes coutumes ( quasiment tout, voir toute sans exception … )

    il est interdit de faire de l’usure, il est interdit de pretter de l’argent

    Car il es interdit de retirer les fruit du travail a celui qui travail

    (
    Il faut noter également l’erreur économique de base : fonder le revenu sur le travail )

    ce qui est finalement la finalité du capitalisme a tous les niveaux

    Par ailleur dans votre théorie relative de la monnaie

    il serait également de tenir compte d’un “non marché immobilier”

    un peu comme

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_libre

  3. En même temps personne ne te force à ouvrir un compte en banque et à y accumuler des sous.

    Parmi les alternatives, il y a l’or : tu peux le planquer chez toi et ne laisser que des miettes au banquier.

  4. @grondilu : “personne ne te force à ouvrir un compte en banque et à y accumuler des sous”

    En réponse un copié/colle de http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20081220135446AAs4kip :

    “non mais elle met bcp de restriction pour le rendre obligatoire:
    – obligatoire pour encaisser un chèque
    – un employeur ne peut pas te payer en liquide (seulement chèque ou virement) donc si tu travailles tu as l’obligation d’avoir un compte bancaire
    – la CAF et la Sécu ne font que des chèques ou des virements aussi…
    – interdiction de faire des paiements de plus 3000 euros en liquide auprès des commerçants et autres organismes…
    Donc très rapidement tu es contraint d’en avoir un.”

  5. @grondilu

    Ce que dit Patrice est juste.

    Mais par ailleurs et au delà de cette obligation, aucune valeur ne peut servir de base autre que l’être humain, toute autre valeur, y compris l’or ou toute autre valeur spécifique n’a de “valeur” que relative à l’individu.

    La monnaie ne peut-être légitimement émise en respectant les droits de l’homme que sur la base d’un Dividende Universel.

    Théorie Relative de la Monnaie
    http://wiki.creationmonetaire.info

  6. ” la banque “prête” votre monnaie à autrui “

    La Banque ne prête pas l’argent des épargnants. Elle prête en fonction des réserves constituées par cette épargne agrégée. Il n’y a pas de transfert de propriété de la monnaie. Ce qui se passe c’est un partage mutuel du risque et de la valeur de la création de monnaie. Combien de votre argent au total seriez-vous prêts à garder sous votre oreiller ? Seriez-vous prêts à faire garder avec plusieurs amis votre argent dans la chaussure du fils d’un fermier du Tadjikistan (je n’ai absolument rien contre ce pays !! ^^ ) qui vous GARANTIRAIT que votre argent est bien en sécurité et que vous pouvez en disposer à tout moment ?? >> vous transférer votre risque de perte de votre argent, et la Banque vous garanti de pouvoir disposer de votre argent même en cas de coup dur ou tout autre problème !!

    Toutes choses égales par ailleurs, pensez-vous que c’est sécurisant de vous promener avec 250.000 euros lorsqu’on part acheter une maison ? Ou juste 800 euros pour un étudiant qui va acheter un ordinateur ?

    La Banque sait qu’elle peut gagner de l’argent (et aussi pour faire face aux coups durs !!) en prenant le risque de garder votre argent. En contrepartie elle vous reverse une partie de cet argent en alimentant vos comptes d’épargne et ceux de vos enfants, et ça on aime bien, avoir de l’argent sans rien faire ! c’est un peu comme le revenu universel !! ^^

  7. @olymars

    “La Banque ne prête pas l’argent des épargnants. Elle prête en fonction des réserves constituées par cette épargne agrégée”

    Ou comment être repéré par des affirmations inconsistantes dès la première phrase.

    Je traduis :

    “Le forgeron étant parti forger, il est obligatoire qu’il délègue – par sécurité – sa maison pour qu’un loueur obligatoire s’occupe de la louer à son concurrent, un autre forgeron et à son propre bénéfice.”

    Ce qui est bien différent d’un forgeron étant parti forgé, qui a explicitement signé un contrat de location à un couple de touristes voulant profiter de sa terrasse ensoleillée.

    Ou d’un forgeron refusant totalement le dictat d’un non-fondé de pouvoir.

    Ou comment jouer avec des illogismes avec la plus grande arnaque de tous les temps en arrière plan…

    “garantir l’argent en sécurité” ou comment faire passer une feuille comptable avec des chiffres marqués dessus comme quelque chose que l’on pourrait voler… C’est vraiment prendre les gens pour des idiots.

    Mpffff… Il y a des têtes à couper !

  8. @Eric

    “Dans les religions, ou plutot les anciennes coutumes ( quasiment tout, voir toute sans exception … )

    il est interdit de faire de l’usure, il est interdit de pretter de l’argent

    Car il es interdit de retirer les fruit du travail a celui qui travail”

    Qu’appelles-tu usure? À partir de quel taux?

    J’ai un peu réfléchi au couple créance/dette. Et voilà où j’en suis.

    Quand je prête de l’argent celui-ci devient la propriété du débiteur. Je l’ai donc rendu propriétaire. Je ne lui ai en rien retiré le fruit de son travail. En compensation je suis riche d’une créance dont il est pauvre de la dette.

    Je pose que Stéphanne LABORDE a raison quand il dit que le richesse=possessions-dettes
    http://www.creationmonetaire.info/2011/01/revolution-fiscale-non-revolution.html
    Le débiteur déduira donc de ses impôts sa dette, le créditeur y rajoutera sa créance qu’il devra vendre s’il n’a plus les moyens d’en payer l’impôt. Encore une fois le créancier ne me semble pas avantagé.

    Maintenant j’aurais une question. Faut-il fixer un taux d’usure maximum? À l’heure actuelle j’aurais tendance à répondre non. Car il me semble que la seule mesure vraiment pertinente se résumerait en ces mots:

    “Dés lors qu’on n’est plus riche que du revenu de base, une dette peut être annulée”

    Le reste me semble du détail (j’ai peut être tort) car au pire le débiteur devra vendre tout ce qu’il possède, pour rembourser sa dette, mais il lui restera quoi qu’il arrive le revenu de base, et au pire le créancier ne serra pas remboursé. Je précise que cette proposition n’empêche pas un individu seulement riche du revenu de base de contracter une dette. Il deviendrait, dans ce cas, riche d’une propriété dont il sera pauvre de la dette (en plus d’être riche du revenu de base).

    J’ajoute pour finir qu’une dette ne sera pas transmise aux héritiers. On hérite d’un patrimoine=possessions-dettes+créances.

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