Par construction, ce qui est conceptuellement déjà défini est existant. Le concept une fois affirmé et à partir du moment où il s’institue dans une “filière”, un modèle répétitif, une causalité connue, n’est pas de l’essence de l’innovation.
Il n’est pas ainsi possible “d’investir dans l’innovation”. Cela reviendrait à croire qu’il est possible de répéter l’improbable, d’industrialiser la création, qui par essence est unique, non reproductible et premier.
Ainsi on peut reproduire industriellement la première imprimerie, celle de Gütemberg, mais pas répéter l’innovation de Gütemberg, en tant que telle, en tant qu’innovation, qui n’existait pas avant lui et fait déjà partie du passé une fois réalisée.
Johannes Gutenberg (wikimedia) |
Ainsi copier n’est pas créer.
Ainsi l’existant n’est pas le ḡexistant.
ḡ dit “glibre“ |
L’innovation véritable a donc pour essence de ne pas appartenir aux hommes du passé. Il est donc profondément faux d’affirmer que des hommes aient quelque possibilité que ce soit de définir devant des semblables une possibilité pour eux d’investir dans des “filières d’avenir”. La croyance en cet illogisme n’est que de l’ordre du faux, du mensonge ou au mieux de l’ignorance.
Cette croyance affirmée est de l’ordre de la négation de l’autre.
Prétendre définir pour autrui ce qui est innovant et ce qui ne l’est pas, c’est l’essence même du dictat le plus fondamental. C’est se prétendre propriétaire unilatéral des phénomènes par la généralisation du concept.
Qui se définit comme prétendant “avancer”, ou comme “incitant à avancer”, ne fait que dicter sa propre mesure de ce qu’il estime cap ou non-cap.
On peut, d’une toute autre façon, transmettre aux hommes dans le temps et au fur et à mesure de leur temps d’existence et de leur renouvellement, génération après génération, les libertés économiques.
Ce qui peut permettre à chaque homme, sans jugement aucun, d’être en mesure de produire, créer l’inconnu, l’indéfini, de réaliser des ḡcréations et de développer ainsi ce qu’ils définissent eux-mêmes, sans aucune prédestination, sans aucun acquiescement préalable, comme étant leur avenir libre, échappant donc à toute saisie conceptuelle présente.
Au lieu de quoi, des hommes répétant le passé s’illusionnent d’être créateurs, tandis qu’ils n’ont pas conscience de la ḡcréation. Ils accumulent ainsi, année après année, des nuisances de plus en plus lourdes, qui ne peuvent se libérer qu’à l’occasion d’un grand fracas.
Ça me fait penser au manifesto Rip! de Brett Gaylor avec cette phrase :
La culture se construit sur le passé. Le passé tente toujours de contrôler le futur. Notre futur est de moins en moins libre. Pour construire une société libre, nous devons limiter le contrôle du passé.