La dette des Etats financée par leurs propres Banques Centrales constitue le deuxième levier de création monétaire après celui des banques privées. Il est donc crucial de se faire une idée de la hauteur de ces dettes en relation avec la totalité de monnaie en circulation. Un rapport trop élevé et c’est la mesure d’une pression extrême de l’Etat sur les choix économiques, un rapport trop faible, et c’est la mesure d’une pression extrême des banques sur ces mêmes choix économiques.
Notez que dans les deux cas le Citoyen est sous pression…
Sans le revenu de base, le citoyen est dans les deux cas hors du jeu, et totalement dépendant des deux monstres monétaires. Il est forcé de travailler pour les vassaux des premiers ou des seconds… Un choix qui empêche toute croissance libre de l’innovation, et favorise la copie, la triche, et la corruption au profit des centres de spoliation.
Alors que nous vivons une “crise des dettes souveraines”, il est intéressant de se faire une idée précise des forces en jeux, notamment au sein de la zone euro. Tout d’abord jetons un oeil sur la dette publique par habitant en zone euro selon les pays :
Puis cette même dette publique en rapport avec le PIB :
Enfin on notera que l’ensemble des Etats de la zone euro cumulent une dette totale de 6 000 milliards d’euros, soit environ 60 % de la masse monétaire !
On peut se poser légitimement la question du “juste poids” que doit “peser” un Etat dans une économie. Mais sans connaître à quel niveau d’émission monétaire il se situe, il est impossible de se donner de véritables règles…
Et sans revenu de base, il reste quoi dans un tel système comme liberté économique pour les individus ?
Pouvons nous encore longtemps ne pas voir que c’est cette structure même et ces anciens présupposés quant à la nature de la monnaie qui sont la racine même des crises cycliques ?
Une fuite en avant suicidaire.
1- Première étape : en 2008, l’horrible vérité apparaît : cinq Etats européens ne pourront jamais rembourser leurs dettes. Les anglophones leur donnent le surnom de PIIGS : Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne. Les marchés internationaux n’ont plus aucune confiance dans ces cinq Etats : leurs taux d’intérêt commencent à monter.
2- Deuxième étape : l’Union Européenne et le FMI décident de prêter 110 milliards d’euros sur 3 ans à la Grèce. L’Union Européenne et le FMI pensent que ça va faire baisser les taux. Ce plan foire lamentablement. Les taux continuent de monter.
3- Troisième étape : l’Union Européenne et le FMI mettent sur la table 750 milliards d’euros. L’Union Européenne et le FMI pensent que ça va faire baisser les taux. Ce plan foire lamentablement. Les taux continuent de monter.
4- Quatrième étape : l’Union Européenne et le FMI vont mettre sur la table 1500 milliards d’euros. L’Union Européenne et le FMI pensent que ça va faire baisser les taux. Ce plan va foirer lamentablement. Les taux vont continuer de monter.
Conclusion :
Il y a quelques jours, nous avons appris que la Grèce ne pourra pas rembourser le prêt de 110 milliards d’euros sur 3 ans : la Grèce pourra finir de le rembourser en 2043 ou 2045 ! La Grèce rééchelonne sa dette !
Hier, l’Espagne et l’Italie ont emprunté : comme d’habitude, elles ont dû payer un taux d’intérêt de plus en plus élevé.
Bref, tout va de mieux en mieux !
Tout va très bien, madame la marquise Christine Lagarde !
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/01/13/97002-20110113FILWWW00697-l-ue-discute-d-un-plan-d-aide-de-1500-mds.php
Espagne : emprunt à 10 ans :
Le 18 novembre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 10 ans. L’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 4,615 %.
Un mois plus tard, le 16 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 5,446 %.
Un mois plus tard, lundi 17 janvier 2011, l’Espagne a eu peur d’affronter le marché : l’Espagne a annulé un emprunt à 10 ans. L’Espagne a décidé de le remplacer par un emprunt syndiqué (via un pool de banques).
“A l’heure actuelle, l’Espagne pense qu’il y a moins de risque par syndication qu’en affrontant directement le marché” a relevé Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas.
Résultat de cet emprunt à 10 ans : l’Espagne a quand même dû payer un taux d’intérêt ENCORE UNE FOIS EN HAUSSE.
Les taux devraient tourner autour de 5,6 % ou 5,7 %, a indiqué lundi à l’AFP la banque Société Générale impliquée dans l’opération.
http://www.romandie.com/infos/News2/201101171845150AWP.asp
Plus les jours passent, plus l’Espagne emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus élevés.
Et même lorsque l’Espagne évite d’affronter le marché, elle emprunte quand même à des taux d’intérêt de plus en plus élevés.
Jeudi 20 janvier 2011 :
Ce matin, la banque américaine Goldman Sachs organisait un séminaire dans le très select Cercle Interallié, pour présenter ses perspectives économiques et financières de l’année. En gros, expliquer à ses clients quelles étaient les évolutions à attendre en matière de conjoncture et surtout où placer leur argent pour en profiter le mieux possible.
Mais c’est à la fin, lorsque l’on a abordé la question des obligations que j’ai failli tomber de ma chaise : pour les experts de la banque, il faut acheter de la dette grecque et, dans une moindre mesure irlandaise et portugaise ! Mais pas n’importe laquelle. Dans le cas de la Grèce, il faut prendre les obligations à 30 ans. Surtout pas celle à 10 ans.
Bizarre : les taux à dix ans sont à plus de 11,30 % et ceux à 30 sont à 8,50 %. Les gourous de Wall Street auraient-ils perdu leur calculatrice ? Non, rassurez-vous !
« La Grèce va restructurer sa dette à dix ans », nous a annoncé l’air de rien le stratège obligataire de la banque : ce qui signifie qu’il faut la fuir à tout prix.
Par contre, cette restructuration épargnera la dette à trente ans. Et au contraire, en restructurant à court terme, la Grèce aura plus de chance de nous rembourser à très long terme. Avec des taux à 8,50 % à 30 ans – imbattable – Athènes offre des rendements uniques au monde, qui vont rapporter plein de sous.
Les clients de Goldman Sachs ont vraiment de la chance. Ils ont appris (c’est un scoop) que la Grèce allait restructurer sa dette et surtout qu’il fallait tout de suite se précipiter sur les taux à trente ans.
Au fait, ami lecteur, j’ai oublié de vous dire : c’est Goldman Sachs qui a été soupçonné, dans les années 2000 d’avoir aidé le gouvernement Grec à maquiller ses comptes. Une accusation jamais prouvée, je m’empresse de le préciser, mais que les clients de la banque, hier au Cercle Interallié auraient peut-être mérité de savoir.
http://blog.lefigaro.fr/economie/2011/01/le-scoop-de-goldman-sachs-sur-la-dette-grecque.html
A propos de la Grèce :
– Emprunt à 3 mois :
Allemagne : taux d’intérêt des obligations à 3 mois : 0,470 %.
France : taux d’intérêt des obligations à 3 mois : 0,622 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN3M:IND
Et la Grèce ?
Quel taux d’intérêt doit payer la Grèce pour un emprunt à 3 mois ?
Jeudi 20 janvier 2011, pour un emprunt à 3 mois, la Grèce a dû payer un taux d’intérêt de 4,10 %.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/01/23/97002-20110123FILWWW00058-grece-un-emprunt-pour-la-diaspora.php
– Emprunt à 6 mois :
Allemagne : taux d’intérêt pour les obligations à 6 mois : 0,640 %.
France : taux d’intérêt pour les obligations à 6 mois : 0,744 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN6M:IND
Et la Grèce ?
Quel taux d’intérêt doit payer la Grèce pour un emprunt à 6 mois ?
Mardi 11 janvier 2011, pour un emprunt à 6 mois, la Grèce a dû payer un taux d’intérêt de 4,90 %.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/01/11/97002-20110111FILWWW00482-grece-leve-195-mds-en-dessous-de-5.php
@BA pourquoi ne ferais-tu pas un blog où tu insérerais deux graphes Excels de l’évolution dans le temps (par semaine ou par mois) de ces taux par pays (France, Grèce…) et par périodes (6 mois, 3 mois …) ?
Je pourrais alors pointer dessus quand je fais le bilan mensuel de la Banque Centrale Européenne, et montrer ces graphes aux lecteurs.
Qu’en penses-tu ?
Création monétaire ou système de crédit ?
La création monétaire est une idéologie d’empire (Keynes). Un système de crédit est le mode de développement de Républiques (Bretton Woods).
L’idée de Keynes (un Bancor impérialiste mondial) a été ejectée, à juste titre, de Bretton Woods par Harry Dexter White, l’envoyé de Franklin Roosevelt, qui instaura un système de crédit international.
Etudiez-donc l’Alliance des Quatre Puissances en train de naître entre la Russie, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis, pour instaurer un système de crédit international.
Lien: http://www.solidariteetprogres.org/article5969.html