Le Revenu de Base en France

Le Revenu de Base (ou Dividende Universel, ou Allocation Universelle, ou Revenu de Vie) existe bel et bien en Europe, et en France. Il est simplement invisible parce qu’on analyse pas le rapport individuel à la monnaie sous ce point de vue.

Après donc la “répartition du patrimoine“, et “travailler plus pour gagner plus“, je propose donc de continuer à approfondir notre analyse et notre compréhension du “logiciel France” pour voir en quoi il est totalement obsolète, et que son support mérite tout autant qu’un Dos 4.0 isolé d’être reformaté pour y installer une belle et robuste distribution Linux compatible TCP/IP.

On analyse donc le Revenu Minimum, tel qu’il existe sous des appellations différentes (ASS, RSA, Allocation Parents isolés etc…). Qui est en l’état une fonction linéaire connectée passé un seuil à une décroissance linéaire jusqu’à zéro.

On analyse ensuite les taux réels de cotisations sociales, soumises pour le calcul d’un “bulletin de paye” à des règles d’une complexité SANS NOM, mais qui au final sont très simples à connaître. Il s’agit grosso merdo d’une fonction linéaire connectée à un maximum. Tout ceci comme résultante de la création de 10n cotisations exceptionnelles suivant des “statuts” en nombre tout aussi exponentiels.

Ou comment créer de la complexité arbitraire, en cachant une fonction linéaire derrière 10n statuts particulier… Est-ce ainsi divisé pour mieux régner ? Bref…

Et enfin, il nous suffit de connaître les différents EFFETS DE SEUILS de l’impôt sur le revenu, monstre kafkaïens établi par l’administration et nos chers élus apparemment incapable de définir une fonction continue simple. Nous sommes, il faut le rappeler, non pas au pays de Candy, mais au pays des médailles fields. Ils doivent travailler ailleurs nos médaillés…

Nous pouvons donc avec ces données, réinterpréter les transferts ayant lieu lors de la transaction (client / prestataire = employeur / employé) via la répartition de ces différentes composantes : Revenu de Base, Bénéfice, Impôt sur le Revenu de Base, Cotisations Sociales, Impôt sur le Revenu. (l’unité de temps retenue à laquelle tous les calculs sont ramenés est le mois). Le Revenu de Base étant le Minimum Social tel qu’il existe.

En voici donc la fonction, calculée via le paramètre “Revenu supérieur au Revenu de Base” à savoir la part de revenu mensuel brut, supérieure au Revenu Minimum actuel. D’abord par un zoom sur toute la dimension du sujet :

Le revenu de base est en bleu. Le revenu net après cotisations et impôts est représenté par la zone orange. Les zones au dessus concernent toute la part prise par les organismes centraux.

A ce niveau de zoom ce qu’on note particulièrement ce sont les effets de seuil de l’impôt sur le revenu (en rouge foncé). Ca fait déjà près de 400 ans que Newton et Leibnitz ont posé les bases du calcul différentiel, et près de 40 ans maintenant que n’importe quel citoyen est en mesure d’avoir la valeur d’une très large palette de fonctions continues grâce aux calculatrices (il nous faut être pédagogue et prendre sur soi…).

Puis en zoomant pour analyser plus finement la zone qui concerne plus de 50% de la population (cf répartition des revenus), on obtient ceci :

 (cliquez sur l’image pour l’agrandir)

On retrouve notre fameux “grand fossé“, où le revenu net stagne autour de 1000 € / mois entre 600 € et 2200 € de chiffre d’affaire (qui est le salaire complet pour un salarié, ou dit encore autrement et plus exactement, le transfert total de monnaie payé par un client pour obtenir le service d’un prestataire), où l’organisme central prend une part au client, et une part au prestataire, en se servant donc des deux côtés. Cf la structure des systèmes centralisés, et pour les théoriciens qui veulent généraliser jetez aussi un oeil sur la perspective numérique.

Le Revenu de base est soigneusement supprimé sur toute la longeur du “grand fossé” (ponction représentée par la partie jaune), où par ailleurs cotisations sociales et impôts augmentent en même temps très soigneusement aussi, exerçant ainsi la pressurisation de l’esclavariat.

Ce que nous démontre cette analyse c’est qu’il n’est point d’intérêt à gagner plus de 600 € / mois en sus du revenu minimum, qui représente le bénéfice maximum attendu en fonction du chiffre d’affaire généré.

Pour espérer gagner plus il faut “sauter” d’un coup à plus de 2200 € / mois pour retrouver une progression du bénéfice réel. Mais le rapport bénéfice / heures travaillées pourrait être extrêmement faible, et il est légitime de se demander s’il est intéressant de faire ce saut au prix d’une perte de temps libre maximal pour un gain quasi nul.

Il est donc possible que les Français quoique extrêmement désireux de “travailler plus pour gagner plus”, se soient rendus compte qu’il n’y a aucune possibilité de le faire, et qu’il vaut mieux dans les conditions proposées travailler beaucoup moins pour optimiser son produit total = bénéfice * temps libre.

Pas cons les Français… Pas de pétrole, mais un cerveau !

NB : Afin de vous faciliter votre propre travail sur le sujet, je vous mets à disposition le fichier tableur source .ods (Tableur standard OpenOffice ou LibreOffice).

www.creationmonetaire.info – Creative Common 3.0

(17 commentaires)

  1. Merci pour cet article de première qualité, bien didactique.

    “il vaut mieux dans les conditions proposées travailler beaucoup moins pour optimiser son produit total” : sans avoir vos connaissances en économies, je me suis rendu compte très vite par moi-même, directement, qu’il vaut mieux travailler 4 jours semaines que 5 : on a plus de temps libre, de repos, et on ne perd finalement pas beaucoup d’argent.

    J’invite les lecteurs du blog à faire un calcul, et quelques essais : ils seront surpris de voir que les 20% de revenus du 5ème jour vont essentiellement à l’État et à des organismes de tous types, et pas dans leur poche ! Alors pourquoi travailler ce 5ème jour ? C’est stérile, idiot, et très inutilement fatiguant !

    Le 4 jours semaine : le début de la liberté !

    À essayer sans attendre !

  2. Sympa cet article, même si j’avoue que quelques points m’ont largué me prouvant que j’aurai bien besoin de retravailler mes maths.

    La société est clairement pensée pour laisser la majorité sur la carreaux et votre analyse montre bien pourquoi le travail au noir est si répandu.

    Comme vous l’avez dit, la France, c’est le paradis des tricheurs qui seuls peuvent y gravir l’échelle sociale (ou presque). Les autres sont condamnés à la stagnation ou à l’invention de chemins de traverse.

    J’avais fait un calcul plus sur le poids total de la dette vos talents de statisticiens pourraient peut-être l’affiner : http://le-revolutionnaire.blogspot.com/2009/07/toute-la-verite-sur-le-capitalisme.html
    Partie “Le poids des chaînes”.

    Un autre calcul plus simple mais tout aussi efficace :
    http://le-revolutionnaire.blogspot.com/2009/09/pensee-du-jour-bonjour-les-niches.html

    Bref, il faudrait un camp politique différent qui soit véritablement transparent sur ses projets et ses intentions. Pour cela, rien de tel que la méthode scientifique, internet et la transparence.

  3. il serait intéressant de rendre ça un peu moins technique dans le vocabulaire, ça aiderait la diffusion plus large de ce qui semble fort intéressant.

    tout aussi intéressant serait de montrer pourquoi s’il existe une forme de revenu de base en france, l’idée de revenu de base complète est plus riche encore pour tous le monde.

    notamment en mettant en parrallèle un revenu de base hypothétique de 1000 euros remplaçant toutes allocs, et une TVA globale remplaçant toutes les taxes…

  4. tout un chacun peut, gérant sa vie telle une pme, se rendre compte assez facilement de l’absurdité de travailler 12 heures par jour en devant payer derrière impôts supérieurs, frais de garde d’enfants etc…pour un bénéfice net dérisoire ramené au taux horaire, en effet.
    en revanche je ne suis pas si sûre que tout un chacun fasse ce calcul, je crois plutôt que tout un chacun se presse de répondre à la moindre offre de pseudo mac job qui passe et que c’est la pénurie de travail ainsi que la dévalorisation d’icelui (auto entretenue par la plèbe qui se damnerait pour un macjob à 9 euros de l’heure à 50 bornes de chez elle en horaires décalés en effet) qui fait qu’on n’assiste pas du tout à un effet factuel du travailler plus pour gagner plus mais à son strict contraire…

    il me paraît évident que les français n’ont pas davantage de cerveau que de pétrole, hélas.
    mais c’est que je ne dois pas connaître les bons.

    😉

  5. Merci, de travailler pour rendre le système plus transparent.
    C’est tellement gros que les gents vont croire a une théorie fumeuse.
    Il faudrait que ce soit plus facilement vérifiable.
    Si je juxtapose ma fiche de paie sur le graphique, c’est quand même pas suffisamment précis, c’est a 50 voir 100€ prés.
    Par exemple, sur mon bulletin de paie pour un salaire brut de 1434,51€ il y a un coup total de 1779,87€ or sur ton graphique je tombe (avec l’aide de paint) sur une valeur comprise entre 1800 et 1850€. Pour ce qui est du salaire net (net a payer) il faudrait une aide au calcul avec des exemples. Pour l’ajout ou la soustraction au salaire net de :
    total ch. sal. n.imposables
    total ch. Sal. Imposables
    reprise av.nat. repas
    ect….
    Mais aussi de voir l’évolution avec le temps car par exemple au bous de 3 mois le rsa diminue si on a un salaire de 600€.

    Il serait intéressent aussi, comme la dis gboule35 de mètre en parallèle un revenu de base hypothétique calculé en fonction de l’argent engrangé par les taxes actuelles, en remplaçant toutes allocs, et une TVA globale remplaçant toutes les taxes… sauf peut être l’impôt sur les hauts revenus.

    http://www.dailymotion.com/video/xgxhto_le-revenu-de-base-le-film_news

  6. “Afin de vous faciliter votre propre travail sur le sujet, je vous mets à disposition le fichier tableur source .ods (Tableur standard OpenOffice ou LibreOffice).” oups, j’avais pas vue

  7. très intéressant, tout ça;
    plus d’infos sur les 2 jours d’ateliers les 13 et 14 avril prochains à Toulouse-Balma sur ce sujet du revenu d’existence sur appelmermoz.info
    Clara.

  8. Site très intéressant . Un truc me chiffone néanmoins et m’empèche de l’apprécier a sa juste valeur : pourquoi parler de montre kafkaiens des effets de seuil sur l’impot sur le revenu alors que tout un chacun sait qu’il n’y a pas d’effet de seuil sur cet impot réalisé sur des tranches ?
    Merci d’avance pour vos réponses !

    1. S’il n’y avait pas de seuil, il n’y aurait pas de “tranches”. C’est la différence entre fonctions à variations continues ou discontinues. Mais par ailleurs les sujets de l’impôt, de la monnaie dette, du Revenu de Base “financé”, ne sont pas du tout le sujet du site qui est ailleurs. Ils ne sont que des éléments utilisés comme base d’initiation de premier niveau.

      1. Merci pour votre réponse !
        A vrai dire, c’est la courbe qui m’a attirée sur votre site, car elle correspond a une question que je me posait, d’ou mon intérêt a son sujet. Mais ce n’est pas tant les seuils que les “effets seuil” y apparaissant qui me chiffonnent. Les palier ne devraient ils pas apparaitre en douceur, sans escalier, etant donné le caractere marginal des taux d’imposition de chacune des tranches ?

        1. Cela dépend de quoi vous parlez : du RSA jusqu’au delà du grand fossé, il faut regarder le taux d’imposition du RSA (ou “dégressivité”) + les impôts standards, ce qui crée le grand fossé.

          Quant au seul “impôt sur le revenu” au delà du grand fossé, bien que les taux d’imposition concernent “le marginal”, il n’en reste pas moins que les sauts de taux effectués lors de seuils sont non-continus, il est donc forcé que la courbe obtenue soit discontinue au moins en dérivée, au plus en valeur, (cette seule constatation théorique suffit indépendamment des valeurs, voir continu/discret en mathématiques). Mais le mieux pour s’en rendre compte c’est de publier vous même, sur votre propre blog, votre propre courbe de brut / net, couvrant tous les paliers d’imposition.

          Ensuite vous postez le lien vers votre publication ici et j’irai vérifier si ce que vous obtenez a la même forme que ce qui est ici ou diffère quelque part, ce qui permettra une analyse.

          Cela fait partie de la méthode scientifique fondamentale : vérifier par soi-même, comparer des analyses… Sur ce sujet il existe aussi au moins un post plus récent de 2015, celui ci étant de 2011… Voir http://www.creationmonetaire.info/2015/03/rsa-grand-fosse-le-revenu-de-base-en-france-en-2015.html

  9. Je me suis posé la même question que la biscotte, et après avoir vérifié dans votre tableur je vois que vous calculez l’IR en multipliant directement les revenus brut avec le taux d’imposition pour la tranche dans laquelle on tombe
    Donc sans appliquer les taux d’imposition cumulativement

    Étant assez jeune je me suis dit que peut-être l’IR fonctionnait de cette manière en 2011, mais visiblement c’est une simple erreur..

    Article intéressant, en tout cas.

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