Les chiffres exacts du coût négatif du Revenu Universel

Pour reprendre les habitudes (très amusantes je dois dire) de l’excellent Jean-Pierre Chevalier, qui tient un des très rares journaux économiques honnêtes de France (en monnaie dette), je dirais pour le paraphraser que “les nuls en calcul” disent absolument n’importe quoi concernant le Revenu Universel, en annonçant des “400 milliards” ou autres chiffres parfaitement incongrus, alors qu’on parle là d’un coût négatif !

En effet en première analyse les bulletins de salaire se voient simplement amputés d’une moyenne de 600 € de cotisations, reversés en 600 € pour tout le monde, donc ça ne touche absolument rien pour les salariés.

En deuxième analyse, tous les autres bénéficient de 600 €, ce qui in-fine ne touche grosso modo que les 18 – 25 ans qui ne touchent pas le RSA actuellement, soit donc, par an, et toujours grosso modo : 600 € * 12 * (25-18) / (80 ans = espérance de vie) * 64 millions de citoyens Français = 40 milliards € / an.

Mais en troisième analyse on peut aller plus loin et dégrossir à la hache : on récupère ceci en sus sur les plus hauts salaires, disons en première approximation que cela correspond à une population égale en nombre aux 30 – 60 ans, ce qui ferait donc par mois, toujours en moyenne : 40 milliards / [(60 – 30) / 80 * 64 millions] / 12 = 139 € / mois.

Concours de machines à calculer en 1921 (wikimedia)
Concours de machines à calculer en 1921 (wikimedia)

C’est donc bénéficiaire comme opération au final, en récupérant (en moyenne) 600 € + 139 € = 739 € sur les plus hauts salaires, pour reverser 600 € à tout le monde (universel), puisque l’on supprime toute l’administration de contrôle mensuel des minima sociaux, réalisant ainsi une économie globale substantielle pour les budgets de tout le monde (allocations, chômage, allez savoir comment tout ceci est géré, bon courage, mais peu importe ! …).

En quatrième analyse,le bénéfice ainsi généré sur l’administration pouvant se reporter sur les 139 € des plus hauts salaires pourrait donc venir s’y réduire de la même façon, faisant passer ce surplus de cotisation à 120, 100, voire 80 € par mois en moyenne seulement.

Chacun étant alors placé devant une déclaration fiscale annuelle, au lieu d’avoir comme aujourd’hui tous les plus pauvres soumis à un harcèlement mensuel, tandis que les plus riches sont annualisés, générant ainsi un énorme frein au développement économique, le harcèlement ne produisant absolument rien de positif dans quelque domaine que ce soit.

Cela libère donc tout ce petit monde vers des activités économiques positives mesurables ou non-mesurables, chacun investissant, consommant ou échangeant au gré du choix des définitions de ces faux termes conceptuels par les uns ou les autres.

Ceux qui savent calculer feront la vérification, les autres peuvent retourner à leurs guichets.

Tout ceci n’ayant absolument rien à voir avec le développement, l’adoption et l’utilisation d’une monnaie libre.

(8 commentaires)

  1. >En première analyse, vous diriez qu’on supprime les caisses de retraite, la CPAM, la CAF, l’aide au logement et toutes les aides conditionnées pour mettre en place une aide unique, indifférenciée et injustifiée. On enlève 600€ pour le revenu universel et on en dépensera autant pour s’acheter nos médocs puisque plus rien ne serait remboursé..ça ne tient pas.
    >En deuxième lecture, si ça ne touche que les 18-25 ans, alors ce n’est pas un revenu universel par définition. De plus, toute la population en dehors des 18-25 ans paierait pour les 18-25 ans: ça cloche.
    >En troisième lecture, on récupère à la hache sur les 30-60 ans l’équivalent de 139€ par mois. Vous en connaissez beaucoup d’actifs qui voudrait payer 1600€ supplémentaires d’impôts par an sans justifications?
    >En quatrième lecture, finalement ce que vous proposez c’est de virer des fonctionnaires qui seraient inutiles pour faire des économies: il faudra les ajouter à la liste des coûts supplémentaires que devront absorber tous les autres: combien de plus par mois?
    Pour que -sur le principe économique seulement- ça fonctionne il faudrait plafonner non seulement les loyer, mais aussi tous les biens de consommation pour éviter que les prix se réajustent sur le nouveau ‘pouvoir d’achat’. On perd l’effet recherché. Il n’y a qu’à voir comment se renchérit le marché de l’immobilier lorsque le coût des emprunts diminue. In fine personne à rien gagné sur le coût total des opération immobilières.
    Enfin sur le principe,si on veut construire une société de fainéants on ne peut pas faire mieux que de donner de l’argent sans contreparties.

  2. Un “coût négatif”, fallait oser !!!

    Bientôt, on nous parlera de l'”obscure clarté” du Revenu Universel dans notre “réalité virtuelle”.

    Au moins, mous serons sûr d’atteindre un état de “croissance négative” avec le RU…

    1. Cette sacro-sainte croissance… Celle qui monte quand survient un accident de voiture, celle qui ne prends pas en compte notre épanouissement, celle qui ne prends pas en compte le degré d’éducation de nos enfants, celle qui ne prends pas en compte le nombre de gens qui crève la dalle…

      Une croissance négative rattraperai nos années de croissances positives pour moi. Parce qu’une croissance infini dans un monde finit c’est pas soutenable longtemps…

  3. S’il est universel alors tout le monde touche ce revenu en plus de tous les autres revenus présentement acquis. Un retraité ne va pas accepter de toucher la même rente alors qu’il a cotisé pour les autres toute sa vie. Il devra toucher sa rente actuelle plus le revenu universel. C’est un problème de transition. L’idée est bonne et doit être mise en place mais pas n’importe comment. L’absurdité du débat pro/contre le revenu universel ne tient qu’en la couardise des politiques à appliquer une réforme de la création monétaire. D’ailleurs Hamon ne propose rien là-dessus il ne me semble donc pas digne de confiance pour l’instauration d’un revenu universel.

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