Christophe Girard Maire du 4ème arrondissement de Paris, annonce qu’il propose au prochain congrès du PS des 26 – 28 Octobre une motion portant sur le “Revenu Social Garanti” !
Christophe Girard (wikimedia) |
Conclusion de sa motion où il cite André Gorz :
Le socialisme aurait dans la défense du Revenu Social Garanti l’opportunité de renforcer le lien avec la population civile et les forces les plus vives de la société, des classes moyennes salariales aux intellectuels. Comme l’écrit André Gorz, « la revendication d’un revenu d’existence découplé du temps de travail et du travail lui-même n’est donc pas une utopie. Au contraire, elle prend acte du fait que le « travail », tel qu’on l’entend depuis deux siècles, n’est plus la force productive principale et que la force productive principale, le savoir vivant, ne peut être mesurée avec les étalons habituels de l’économie ni rémunérée selon le nombre d’heures pendant lesquelles chacun le met en œuvre »
C’est sans doute la première fois qu’un responsable socialiste prend le revenu de base à son compte et la première fois aussi qu’on peut lire très clairement une prise de distance avec le dogme de la sacro-sainte “valeur travail”.
Il reprend aussi très bien les thèmes des valeurs relatives et non-marchandes in-quantifiables dans cet extrait :
Il existe ainsi une mesure qui me semble d’autant plus fondamentale qu’elle apparaît comme pouvant être la base de toute proposition, une solution possible à plusieurs problèmes et en accord avec le besoin de retrouver de nouveaux leviers pour relancer la vitalité économique de notre pays. Cette mesure concerne ce qu’on appellera un « Revenu Social Garanti », semblable dans l’esprit à ce que d’aucuns ont parfois appelé « revenu d’existence » ou « revenu universel ». Quelques experts ont reculé en voyant la complexité d’un système de revenu qui serait universel, c’est-à-dire qui bénéficierait indistinctement à ceux qui en ont besoin et à ceux dont ce n’est pas le cas, mais il n’est pas moins vrai que l’idée du Revenu Social Garanti est précisément de concentrer d’abord l’effort budgétaire sur ceux qui ne parviennent pas à se développer dans le cadre du capitalisme actuel, comme cela peut être le cas pour les artistes, les étudiants en fin d’étude avec des parcours singuliers ou encore des chercheurs d’emploi, au bout de leur cycle de formation mais sans les moyens de réaliser leurs projets. Par conséquent, la conception d’un revenu garanti repose fortement sur l’idée que c’est au niveau des salaires qu’une partie importante des inégalités apparaît : on n’arrive plus à les indexer correctement sur la croissance et sur la création effective de richesse et de valeur en raison de la difficulté à quantifier et à mesurer la production du travail.
Quand il cite les sujets de l’impossibilité de lier directement et individuellement la production du travail via le seul salaire on se rappellera le post sur “Debian 14 Milliards d’€ valeur libre“.
On attend impatiemment d’en apprendre plus sur la position du bonhomme ! Il semble en tout cas avoir bien préparé son approche…